Le blog de Focale Alternative Vivez notre point de vue ! Vivez alternatif ! 2012-04-29T10:49:47Z WordPress /blog/feed/atom/ Cedric http://www.flickr.com/photos/krank/ <![CDATA[Construire sa propre laveuse pour des papiers barytés]]> /blog/?p=2627 2012-04-29T10:49:47Z 2012-04-29T10:49:46Z

Introduction

Lorsque j’ai développé mes premiers films noirs et bancs, je savais que la suite logique de ce parcours autour de la photographie argentique m’amènerait inévitablement vers le tirage de négatifs à domicile. Cet article ne s’axera pas sur le tirage à proprement parlé mais s’orientera vers le lavage d’une certaine catégorie de papier photo : le baryté.

Après divers tests et apprentissages autour du tirage de papier RC (plastique) que j’utilise pour distribuer de petites photographies autour de moi, j’ai eu l’envie de passer au papier baryté pour ses nombreux avantages en terme de profondeur. Par contre, une fois le tirage effectué, ce type de papier demande un lavage plus minutieux que du papier RC.

Pour effectuer ce type de lavage, il est conseiller d’utiliser une laveuse. Evidemment, chaque photographe a sa propre recette ou a investi dans une laveuse Paterson. Pour cette dernière, le prix est assez salé et varie entre 145 – 300 euros pour une laveuse neuve en fonction des dimensions recherchées. La laveuse que nous vous proposons, Georgio F. et moi-même, tourne autour d’un budget variant entre 25-30 euros.

Cet article n’est pas une bible de la construction mais vous proposera quelques illustrations pratiques pour réaliser votre propre laveuse pour des barytés à moindre coût. L’objectif de Focale Alternative est de permettre une démocratisation en terme de coût autour de la photographie. Nous concevons bien que notre laveuse n’est pas belle mais elle est pratique et fonctionne parfaitement.

Illustrations

1) Cette vue d’ensemble vous permettra de prendre conscience de l’apparence ainsi que de l’agencement des différents éléments. L’arrive de l’eau se situe à gauche. Le trop-plein à droite.

Une caisse en plastique à 15 euros. Georgio F a privilégié une caisse en plastique industrielle.

2) Un tuyau descend dans le fond de la laveuse. L’eau y sera amenée par le tuyau en plastique transparent. En arrivant vers le bas, l’eau créera une circulation dans le bac. Cela fera monter le niveau de l’eau qui s’évacuera par le trop-plein.

3) Le « trop-plein » est situé sur le côté opposé en hauteur. L’eau usée passera dans ce tuyau qui sera installé dans l’évacuation de mon évier.

4) Un viel embout qui traîne pour raccorder l’évier et ainsi permettre l’eau de remplir notre laveuse maison.

Recommandations de Philippe Bachelier

Les papiers barytés sont lavés au moins 1 heure sans auxiliaire . L’emploi d’un auxiliaire, que nous recommandons fortement, réduit de moitié ce temps. (Consultation du lien)

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Philippe / <![CDATA[Révélateur Microphen Ilford ou comment pousser une pellicule à 3200 iso ?]]> /blog/?p=2614 2012-03-26T17:33:03Z 2012-03-26T17:17:08Z Introduction

Depuis quelques semaines, je me suis lancé dans un reportage photographique qui me demande un traitement poussé de mes pellicules HP5+. Originellement vendues à 400 iso, je suis obligé de les pousser à 3200 à cause des conditions de lumière de ce reportage. Alors que choisir comme traitement pour réussir au mieux le développement de mes pellicules ? Quel révélateur choisir pour pousser mes HP5+ d’Ilford ?

Comme dans le monde culinaire, la photographie argentique connaît de nombreuses recettes personnelles et familiales. Pour ma part, comme tout bon débutant, je me suis tourné vers les photographes que je connaissais ou via les réseaux sociaux. La photographie et son traitement sont un univers de mille et une recettes où chacun pratique un peu à sa sauce. Certains préfèrent le grain marqué, d’autres privilégient le contraste,… Vous l’aurez compris la tâche est parfois ardue de se retrouver parmi les expériences personnelles.

Travaillant en HP5+, je me suis tourné vers les révélateurs de la même firme : Ilford. Ce choix fut encouragé par deux photographes français de ma connaissance. En parcourant les prospectus d’Ilford et, plus particulièrement, de la HP5+, j’ai regardé attentivement la notice de la pellicule.

L’analyse du tableau proposé par Ilford est relativement simple. Deux choix m’étaient conseillés : une solution liquide (Ilfotec DD-X) et une solution en poudre (Microphen). J’ai privilégié la deuxième car je n’avais jamais travaillé avec ce type de produit.

En examinant ce tableau, je me suis tourné vers le critère : Meilleure qualité générale de l’image selon l’indice El 3200 et la sensibilité maximum du film. Le Microphen est conseillé ainsi que l’Ilfotec DD-X pour la solution liquide. Si vous regardez bien, il est stipulé Microphen (Réserve). La réserve est importante car, une fois la préparation effectuée du produit, vous ne devez pas la couper avec de l’eau. Vous devriez donc travailler avec le litre que vous aurez préparé.

Préparation Microphen

En 2011, je m’étais posé la question de cette préparation auprès du photographe Laurent Coignet. Celui-ci m’avait répondu par écrit. Voici les conseils qu’il me prodigua et que j’ai suivi lors de ma première préparation.

La préparation est très simple. Ce révélateur en poudre se présente sous la forme de deux sachets : A et B. On mélange la poudre dans à peu près 70 cl d’eau chaude, entre 45 et 50°, successivement sachet A puis sachet B On agite, puis quand la poudre est suffisamment dissoute pour qu’on ne la voie plus, on complète avec de l’eau froide jusqu’à obtenir un litre.  Cette solution sera prête à l’emploi lorsqu’elle ne comportera plus ni bulles d’air ni particules en suspension.

Je laisse reposer une heure avant usage. Certains conseillent d’attendre plus longtemps.  Ce qui est certain est qu’une dilution inachevée et non reposée (bulles et particules non diluées) donne un développement hétérogène.  Cette dilution d’un litre est ce qu’on appelle la solution « Réserve ».

Usage de la solution « Réserve »

Elle peut s’utiliser pure ou diluée (1+1, 1+2, 1+3).

  • Pure : on la réutilise plusieurs fois, en allongeant le temps après chaque nouveau film, pour compenser l’épuisement progressif du révélateur. La règle à appliquer est donnée dans les docs des fabricants. En moyenne, allongement du temps de 10% à 15% par film supplémentaire, et solution considérée comme épuisée après 10 films.
  • Diluée : La solution diluée ne doit être utilisée qu’une fois. Le temps est alors allongé (voir tables de développement). Plus la dilution est importante, moins le contraste du film sera fort, et plus les nuances des gris moyens seront étendues et subtiles.

La préparation est utilisable 6 mois dans un flacon bien fermé et hermétique à la lumière.

L’augmentation de 10 % du temps à chaque utilisation

Je pars du principe que vous utilisez le même film durant la procédure et cela 10 x. La notice de la pellicule HP5+ propose un temps de développement de 16 minutes à 20° avec du Microphen. Pour développer mes films, je suis parti de cette base.

Pour les temps, ce sont ceux que j’ai utilisés et qui m’ont donné un bon rendu. La température est de 20°. J’augmente de 10% le temps d’exposition des films après chaque film. Pour faire vos calculs, partez du principe que 16 minutes = 100%. J’utilise le principe de la TVA pour mes calculs. Exemple : si je dois augmenter mon temps de 10 %, mon temps passera de 100 % à 110 %.

1er film : temps normal proposé par Ilford : 16 minutes.

2ème film : augmentation de 10 % : (16 min : 100) x 110 = 17,6 —> Cela signifie un temps de 17 minutes et 6/10 minutes. 6/10 de min = 36 sec. Le temps de développement sera de 17 min et 36 secondes.

3ème film : augmentation de 20 % : (16 min : 100) x 120 = 19,2 –> Cela signifie de 19 minutes et 2/10 de min. Le temps de développement sera de 19 min et 12 sec.

4ème film : augmentation de 30 % : …. ect….

Lorsque vous atteindrez le 10ème film, celui-ci sera le dernier. Vous obtiendrez donc une augmentation de 90 % du temps de départ.

La préparation du Microphen en quelques photographies

Le Microphen est composé d’un sachet A et B

Je mets 70 cl d’eau dans une casserole à 40-50°

Je verse le sachet A dans mon eau chaude. Je dissous le produit en tournant dedans.

Je verse le sachet B du Microphen dans ma casserole

Je tourne pour dissoudre la poudre du sachet B

Le sachet B est bien dissout

Ensuite, je verse de l’eau froide pour atteindre 1 L. Je laisse reposer le Microphen « réserve » au minimum une grosse heure.

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Philippe / <![CDATA[La construction d’un projet photographique selon Howard Chapnick]]> /blog/?p=2608 2012-01-25T16:04:42Z 2012-01-25T16:04:42Z

Introduction

Photo de guerre emblématique d'un soldat américain tenant un bébé mort dans les montagnes de Saipan, 1944.© W. Eugene Smith/Black Star

La photographie passe par de multiples phases. De l’image facile où c’est le matériel le plus cher qui semble faire la meilleure photographie en passant par l’intérêt de construire sa propre démarche, il y a un monde et une maturation qui doit se réaliser.

Pour le moment, je me situe dans une phase de remise en question où l’envie de construire un projet photographique concret me taraude chaque jour.

L’article qui va suivre n’est pas une recette miracle et ne se veut pas une loi gravée sur une pierre d’argile. Dans ma phase de recherche et de compréhension des démarches photographiques, je suis tombé par hasard sur quelques citations extraites du livre d’Howard Chapnick : « Truth Needs No Ally » que j’ai dévoré dans le recueil du photographe Steve Simon « Passion photographique : S’inspirer de la photo de reportage pour se dépasser« .

Les 9 points qui vont suivre font partie d’une réflexion globale pour permettre une certaine maturation chez le photographe désirant se lancer dans un projet / essai photographique.

Ce n’est pas une recette miracle mais elle a le mérite de me faire réfléchir depuis que je l’ai lue. Je profite donc de ce blog pour vous la partager en retour. Evidemment, cela demande avant tout une ouverture et un engagement de la part du photographe.

H.Chapnick était un journaliste humaniste reconnu de ses pairs. Il va de soi que son essai se porte sur une photographie de type documentaliste mais qui peut se transposer à de nombreux projets divers et variés.

Howard Chapnick - Fondateur de l'agence Black Star

La construction d’un essai photographique

Point 1. Le point de départ doit être une idée concise, réalisable, quantifiable et convaincante d’un point de vue journalistique. L’idée sera traduisible visuellement.

Point 2. Le sujet photographique aura de la profondeur et présentera une diversité de situations. La redondance visuelle devra être évitée. Chaque photographie apportera une dimension nouvelle ainsi que de nouveaux éléments de compréhension du sujet.

Point 3. Rien ne se fait en un jour. Se lancer dans un essai photographique demande du temps. En effet, il est important de prendre le temps d’explorer toutes les facettes du sujet. Il faut du temps pour repérer les redondances, les conflits visuels ou éléments conflictuels à l’intérieur du reportage doivent se révéler par eux-mêmes.  Il faut également du temps pour permettre au photographe de s’immerger dans son sujet et de le comprendre peu à peu.

Point 4. Un projet photographique demande de la coopération. Les personnes étant l’objet du reportage doivent être informées dès le début du projet qu’il leur sera beaucoup demandé. Le photographe précisera avec justesse qu’il risque de s’immiscer dans leur vie privée pour approfondir son sujet.

Point 5. Si le reportage s’axe sur un personnage précis, il est important de révéler sa personnalité, y compris ses défauts. La manière d’aborder sera honnête et la réalité ne sera pas de la poudre aux yeux.

Point 6. La réussite d’un projet photographique dépend du texte qui a le devoir d’amplifier le propos, éliminer les ambiguïtés visuelles. Les photographies et les mots formeront un ensemble qui se complètent.

Point 7. Il faut du temps et prendre ce temps permet de mettre les préjugés et les illusions en pointillés. Se lancer dans un projet photographique peut se révéler être un voyage de découvertes dans lequel l’évolution du sujet est à l’opposé de l’idée que l’on se faisait.

(Anecdote de H.Chapnick à ce propos) : Le photographe Eugene Smith réalise un reportage sur le Docteur Albert Schweitzer. Au début, E.Smith pensait rencontrer le saint homme qu’il s’était imaginé. Au bout de plusieurs mois, il trouva Albert S. autocratique et pétri de faiblesses humaines.

Point 8. La réussite d’un projet photographique est l’attention que le photographe porte sur les détails. Le photographe doit avoir un plan en tête qu’il suivra durant la durée de son projet. La maturation de ce plan est importante car c’est celui-ci qui permettra d’éviter la redondance, de faire attention aux détails et d’aborder de nombreuses facettes différentes.

Point 9. La mise en forme final d’un projet photographique est une affaire personnelle. Elle ne peut pas être prise en groupe. L’échange est important ainsi que la prise de différents avis mais c’est le photographe qui décide ce que le reportage doit exprimer et comment il doit être représenté.

Qui est Howard Chapnick ?

Howard Chapnick - Couverture du livre : "Truth Needs No Ally"

Howard Chapnick est le fondateur de l’agence photo Black Star et est une légende dans le photojournalisme. Christian Caujolle, directeur artistique de la célèbre agence VU, le définit avec ces termes dans un article du journal français Libération en 1996 lors de la mort de H.Chapnick à 74 ans :

«  Il était pour l’ensemble de la profession une sorte de conscience. Humaniste, défenseur acharné des récits photographiques et intraitable sur la rigueur de l’information, il a fait émerger toute une génération de reporters parmi lesquels Anthony Suau, Dona Ferrato, Christopher Morris et les frères David et Peter Turnley.

Il enseignait régulièrement à l’université du Missouri où fut publié, en 1994, son livre de conseils aux jeunes photographes Truth Needs No Ally. « 

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Philippe / <![CDATA[Le secret du développement couleur : la température !]]> /blog/?p=2600 2011-12-14T18:29:49Z 2011-12-14T10:25:30Z Avant propos sur Anaïs  Carvalho / Rédactrice de l’article

La rédactrice de cet article est Anaïs Carvalho. Très active au niveau de la photographie, principalement argentique, sur les réseaux sociaux, c’est sur son Twitter que j’ai eu la chance de faire sa connaissance.  Elle se définit comme passionnée partageant sa vision en utilisant le support de la photographie. Je vous invite sincèrement à retrouver son travail sur son site Internet : http://www.mavisiondeschoses.fr/

L’ensemble du projet de Focale Alternative est avant tout un partage des pratiques photographiques. Ne sachant pas développer mes pellicules couleurs, Anaïs Carvalho s’est proposée de partager ses connaissances et sa passion de l’argentique. Cet article entre donc dans une lignée d’échange où j’espère, tout comme moi, que vous aurez appris de nouvelles choses en ce qui concerne le développement de vos pellicules couleurs et surtout, entrer dans une phase de curiosité qui vous poussera à en savoir décidément toujours plus.

Je remercie donc Anaïs Carvalho pour les nouveaux horizons qu’elle m’a permis de découvrir grâce à sa participation sur le blog de Focale Alternative. J’espère que ce partage continuera vers une prolongation dans le FA Magazine.

Introduction

Beaucoup de photographes qui sont restés à l’argentique, travaillent préférentiellement avec des films noir et blanc. Pour moi, l’une des raisons de ce choix, c’est la facilité du développement et du tirage. En effet, ces étapes sont plus difficiles en couleur car la première nécessite un contrôle parfait de la température et la seconde doit se faire entièrement dans le noir.

Mais dernièrement, ayant travaillé avec quelques pellicules couleurs et souvent avec des pellicules noir et blanc se développant en chimie C-41, je me suis dit : « Pourquoi ne pas tenter ? Cela ne doit pas être si compliqué au final. »

D’autre part, j’ai effectué une petite comparaison des coûts de développement en laboratoire ou maison et le premier est environ deux fois plus cher. Alors sur une pellicule, cela ne vaut pas le coup mais pour une dizaine, nous pouvons y réfléchir à deux fois.

Une fois ma décision prise, me voilà dans mon magasin photo préféré pour acheter un kit C-41 dédié au développement de négatif couleur.

La température

La particularité du développement d’un négatif couleur est qu’il vous faut travailler en température constante, généralement à 38°C (± 0,2 ce qui implique un contrôle précis de la température des différents bains). Pour cela, deux solutions s’offrent à vous : la cuve JOBO ou le bain-marie thermostaté.

La cuve JOBO est la solution la plus pratique. En effet, sur cette cuve, vous n’avez qu’à charger les bains dans les différents compartiments dédiés à cet effet, régler les temps de chaque bain et la cuve s’occupe du reste. Cependant, cette cuve reste, à mon avis, assez onéreuse. D’occasion, il faut compter environ 300 euros.

Travaillant dans un laboratoire de recherche, j’ai à disposition, toute une collection de matériaux les plus perfectionnés. Il s’agit d’un bain-marie industriel avec une résistance, pour chauffer l’eau à la température voulue, et d’un thermomètre pour contrôler cette température en permanence.

C’est donc cette solution que j’ai choisie. Cependant, il s’agit d’une solution de substitution. En effet, le développement d’un négatif couleur, à la différence du noir et blanc, nécessite une constante agitation des films une fois en bain. Une cuve JOBO fait le travail pour vous mais un bain-marie non. Il vous faudra donc remplacer le moteur de la cuve en agitant tout au long du traitement votre cuve de développement.

Rotation de la cuve dans le bain-marie thermostaté

L’autre petite adaptation que vous devrez faire est le chauffage des bains qui est fait automatiquement avec la cuve. Personnellement, je prépare 600 ml de chaque bain (pour une cuve deux spires) que je mets à préchauffer environ 1h avant l’emploi ou alors je préchauffe l’eau qui va me servir à faire les bains.

Une fois votre choix concernant le contrôle de la température fait, vous n’avez plus qu’à passer au développement.

Le grand avantage du développement de négatifs couleurs, c’est que vous pouvez travailler des films de différentes sensibilités en même temps. En effet, les temps de traitement sont les mêmes pour toutes les sensibilités de vos films. L’inconvénient, c’est qu’à ma connaissance, on ne pousse pas la sensibilité de pellicules couleurs comme on peut le faire pour des pellicules n & b.

Le développement : Le kit C-41

Kit C-41 Colortec de Tetenal

Ce kit est composé de différents réactifs permettant de préparer un révélateur, un blanchisseur et un stabilisateur. La préparation de ces différentes solutions n’est pas compliquée. Il suffit de suivre les instructions et je conseille, comme pour le développement noir et blanc, d’utiliser de l’eau déminéralisée pour éviter au maximum les traces de calcaire sur le film. Pour cette préparation, pas de matériel particulier : éprouvettes et flacons suffisent.

Comme pour le développement noir et blanc, la première étape est le chargement des films dans les spires et dans la cuve. Je vous renvoie à cet article pour les différentes subtilités de cette étape.

Ensuite, il est conseillé de mettre les films à 37°C avant de commencer les traitements. Il s’agit d’une précaution que je me suis permise d’ignorer sans que cela n’affecte significativement la qualité du développement.

Les étapes du développement

1. Première étape : Le développement commence avec l’étape de révélation dont le temps différents en fonction du nombre de films à traiter : 3min15 pour 1 à 4 films, 3min30 pour 5 à 6 films.

2. Deuxième étape : Ensuite arrive l’étape de blanchiment de 4 minutes. La quantité des films développés ne joue pas ici. C’est un temps identique.

3. Troisième étape : Conseil pratique : Après ces deux étapes cruciales, le maintien de la température à 38°C n’est plus obligatoire.

4. Quatrième étape : Le rinçage. Celui-ci s’effectue à l’eau entre 30 et 40°C. Je vous conseille d’utiliser de l’eau courante et de finir à l’eau déminéralisée afin d’avoir un rinçage plus efficace.

5. Cinquième étape : Demandée par le kit : la stabilisation des couleurs pendant 1 min entre 20 et 40°C. Personnellement, j’ai ajouté une étape : un dernier rinçage à l’eau déminéralisée. Effectivement, j’ai remarqué que le bain de stabilisation laissait de grosses traces blanches. Ce dernier bain d’eau permet de les éviter.

Notez que pour savoir si votre pellicule est bien développée, regardez les bandes présentent sur les marges. Elles doivent être correctement révélées.

Exemple d’un développement correct

Procédés alternatifs

Il est possible de développer les pellicules couleurs à des températures différentes que les 38°C habituels.

Plus froide, à 30°C, ce qui implique des temps de traitement plus longs. Autrement dit, au bain-marie, ce n’est pas l’idéal. Tenir trois minutes en tournant la cuve, cela peut le faire, mais huit ou neuf, cela commence à faire long.

Une température plus chaude, à 45°C, avec des temps de traitement plus courts. L’inconvénient de cette technique est que les solutions ne peuvent être utilisées qu’une seule fois. Alors pour gagner une minute de temps de traitement, je pense que cela n’en vaut pas la peine.

Pour finir

Vous savez donc tout de ma première expérience de développement maison de pellicules couleurs.

La prochaine étape personnelle sera le test du développement de diapo en chimie E-6. En attendant, j’attends avec impatience vos retours sur cette technique à la suite de cet article, sur mon site ou mes réseaux sociaux.

Photo en Kodak Portra 160 – Lubitel

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Philippe / <![CDATA[Manifeste  » From Here On ?  » ou la nouvelle culture photo ? : partie 4]]> /blog/?p=2591 2011-08-27T11:03:36Z 2011-08-27T11:03:36Z L’expansion que prend Internet dans notre réseau créatif est indéniable. Télécharger, copier, coller, scanner et ensuite imprimer sont devenus des actions simples faisant partie de la vie de tous les jours. Dans un autre registre que la photographie, l’exemple est tel que dans l’industrie du téléphone, le smartphone de la compagnie Windows est critiqué car il n’intègre pas l’aspect copier/coller. Pour vous dire, oh combien, ces habitudes informatiques sont devenues des mécanismes de vie.

Thomas Mailaender / Manifeste « From here on » / Arles

Les Rencontres Photographiques d’Arles 2011 ont mis l’accent cette année sur ces aspects où même la notion d’appartenance d’une image n’existe plus, où copier/coller/prendre sans demander pour recréer est devenu monnaie courante,… C’est dans ce bain bouillant de millions d’images qu’est né le Manifeste : « From Here On » (A partir de maintenant).

Manifeste d’un concept

Manifeste « From here On » / Arles 2011

5 commissaires d’exposition, 36 photographes à qui ce concept donne le nom pompeux d’Acteurs de la seconde révolution numérique. C’est en ces termes que m’attendait  l’exposition à l’atelier mécanique expo n°20 aux Rencontres Photographiques d’Arles.

La genèse de ce travail part du constat que l’extrême échange qui s’est établi au fil du temps entre l’art et la culture populaire. La réappropriation d’objet comme le Dada, Pop Art ont éprouvé le principe même de la réappropriation d’un objet pour le transformer en autre chose. Le pas semble donc facile à réaliser : Est-ce que la réappropriation d’une photographie pour la transformer en autre création fait-elle partie d’un acte artistique ?

La question tournant autour de la photographie reste le droit d’auteur. Ce Manifeste met l’accent sur les dérive de la réappropriation et le culte omniprésent des images à portée de main. Dans un monde où le pouvoir virtuel de la mise en ligne de nos images est fort, comment garder les droits sur une photographie qui n’est plus un objet réel mais bien un ensemble de pixel complètement virtuel et ouvert à tout le monde ?

« From Here On » veut mettre l’accent la révolution d’Internet au même titre que l’essor des procédés d’impression photomécaniques dans les années 1910-1920 qui a favorisé l’apparition du photomontage.

Deux facteurs semblent renforcer le terme d’appropriation digitale :

  1. L’hyperaccessibilité aux images des autres qui sont pour nous de véritables inconnus.
  2. La banalisation de l’appropriation des images via « Enregistrer sous… », Google Images, le « télécharger » de facebook ou des réseaux sociaux par exemple. Pour aller plus loin, même Google Earth ou Google Maps se sont vus utilisés comme nouvelles ressources artistiques.

Ces deux points précédents offrent une dévalorisation pour l’auteur mais propose un nouveau terreau construit autour de :

  1. L’appropriation d’images qu’offre Internet très facilement
  2. L’édition
  3. La transformation, le déplacement, l’ajout,…
  4. La réinterprétation des images d’origine.

« Et si on suicidait nous-mêmes les auteurs ? Quelqu’un a-t-il une corde ? »

L’exposition met en avant un point essentiel qui est celui de la valorisation des amateurs tout en faisant dépérir l’image du véritable auteur. Cette conclusion qui est banale finalement touche de plus en plus des secteurs très divers comme le photojournalisme par exemple (pourquoi envoyer des photographes alors que nous pouvons avoir des images d’une catastrophe en directe grâce au téléphone portable ?).

Je trouve que le Manifeste met en avant un point qui me semble essentiel et dans lequel je me sens concerné. Le sens profond des « artistes » montrés à cette exposition n’est plus de montrer comme des héros les professionnels qui ont un savoir-faire mais bien la mise en avant des passionnés qui pratique leur passion avec force.

Je trouve que le paragraphe précédent est vraiment fort dans sa maturation philosophique. Il suffit de regarder un peu tous les photographes que l’on retrouve sur le web, ceux qui ont un compte « pro »sur Flickr, les artistes qui ne se seraient peut-être pas lancés dans une activité secondaire photographique si le numérique n’existait pas. Il suffit de voir les magazines de qualité en ligne ou les podcasts qui supplantent les radios Fm par exemple.

Cela est d’autant plus véridique quand on voit des photographies papier d’artistes confirmés qui battent des records lors d’enchères et que les photographes utilisant le web ne sont même pas pris en compte par la pseudo-élite des arts de l’image. Le fossé se creuse dans les arts entre ceux qui sont confirmés et font partie de la sphère de l’élite et tous les autres.

Aram Bartholl / Map, Good Time Public Art Festival, Taipei, Taiwan, 2010

Quelques exemples que l’on trouve à l’exposition

  • Aram Bartholl : Il met en scène dans la réalité le principe d’onglet que l’on retrouve sur Google Maps et Earth.
  • Nancy Bean : Elle a mis une caméra au cou de son chat et prend des photographies ou des petites séquences filmées. Série : « Cat Cam ».
  • Martin Crawl : Série mettant en scène un légo dans des anciennes photographies en arrière plan.
  • Cum* : Série vidéo qui met en scène des filles qui dansent dans leur salon. « Girls / Room / Dance ».
  • Constant Dullaart : Performance vidéo où l’auteur se filme avec une pancarte ovale où il est inscrit DVD. Il veut reproduire l’économiseur d’écran d’un dvd.
  • ect…

Sous une autre vision de « From Here On »

Après un grand tapage autour de ce manifeste qui se veut révolutionnaire mettant au coeur de la créativité des images réutilisées sur le net sur le net par des artistes, je ne peux que dire une chose : mais qu’est-ce que c’est que cette bêtise ? Même si un aspect existe, pourquoi encenser l’art du copier/coller de Google Images ?

Alors, j’arrête tout de suite, ceux qui me montreront du doigt en philosophant sur l’art (« Peut-on dire qu’un concept artistique est bon, beau ou laid ? » par exemple) ou en me disant que je fais un procès d’intention injustifié, je leur répondrai : « From Here On« , c’est une masturbation conceptuelle comme on en retrouve autour des film de « grands auteurs » lors du festival de Cannes. « Quel chef d’oeuvre ! », « Quel génie ! », « Quelle vision futuriste d’un art en devenir ! »…

Je simplifierai ce Manifeste en une phrase. « From Here On« , c’est un acte artistique où l’artiste va sur Google images, prend l’image, la retravaille avec d’autres images ou la fait entrer dans un concept grossier mais pensé au préalable. Le Manifeste dit ceci :

Tout ce dont nous avons besoin, c’est d’un oeil, un cerveau, un appareil photo, un téléphone, un ordinateur, un scanner, un point de vie.

Je trouve cette exposition clairement fainéante face à de nombreux photographes inconnus plein de talent. Les commissaires ne sont pas nés de la dernière pluie et ils s’attendaient à ce que leur bébé soit mal perçu. Tout est marqué dans le Manifeste même un soupçon de défense face à la critique.

Nous créons plus que jamais, parce que nos ressources sont illimitées et nos possibilités infinies.

Autre analyse de « From Here On »

Je pourrais continuer ma réflexion mais je vous invite à lire de manière minutieuse un blog que j’affectionne particulièrement et qui propose une véritable réflexion autour de cette exposition qui pour ma part est plus que mitigée… : Le blog Littérature 2.0

De Gunthert / Salle d’exposition / Arles

Les différentes parties proposées dans ce dossier sur « Les Rencontres d’Arles 2011″

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Philippe / <![CDATA[30 ans d’images avec le New York Times Magazine à Arles : partie 3]]> /blog/?p=2585 2011-08-27T11:07:07Z 2011-08-23T11:11:14Z

Ryan McGinley / Jeux Olympiques d'hiver

S’il existe bien un anniversaire autour du photojournalisme, c’est bien celui du célèbre New York Times Magazine. Alors, je ne ferai pas celui qui a défendu ce fruit artistique et journalistique car j’ai vraiment découvert les choix éditoriaux, la vision novatrice de Kathy Ryan (directrice photo de la revue) et la narration par l’image lors des deux expositions proposées aux Rencontres Photographiques d’Arles 2011.

Le choix iconographique ou le défi que s’impose chaque jour le New York Times Magazine

L’exposition principale présentée à l’Eglise Saint-Anne est d’une richesse photographique et journalistique pour plusieurs raisons. Le plus intéressant de ces aspects restent celui mettant l’accent sur la face cachée du processus de création vers l’idée qui sera ensuite une page imprimée. Nous sommes bien loin des belles images accrochées sur un mur mais bien dans un envers du décor qui veut former un tout avec les images proposées.

Au quotidien, des histoires se passent chaque jour. Le rôle de l’équipe composée de cinq iconographes participant au service photo du « NYTM » est d’essayer de les illustrer avec une approche variée, originale. Tout le défi est de sortir des sentiers battus et des images que l’on retrouve dans tous les magazines, journaux, revues, sites Internet ou réseaux sociaux qui font le tour du monde.

Les questions sont multiples et les débats fusent bien évidemment. Faut-il apporter un portrait en studio, faut-il se tourner vers une approche documentaire, doit-on privilégier une photographie conceptuelle pour mettre en avant l’idée ou bien utiliser un studio avec des costumes ?

Kathy Ryan définit le style du magazine comme un défi autour de l’inattendu, l’originalité, la simplicité tout en restant intelligent avec un brin de provocation.

Il faut que l’image ait un sens, mais surtout, et toujours, une humeur.

Une petite parenthèse sur l’idée philosophique que prône Kathy Ryan

Cette couverture montre la force des choix photographiques du New York Times Magazine

J’ai suivi la conférence du 8 juillet 2011 traitant de  » La photographie peut-elle faire vendre des journaux en 2011 ? « . Lors du débat, Kathy Ryan a expliqué sa philosophie qu’elle a instaurée dans le « NYTM » en quelques points très intéressants. Par exemple, elle privilégie et donne une chance à la jeunesse photographique. Cela peut sembler fou mais les grands noms de la photographie que l’on retrouve dans le NYTM ont été découverts bien avant leur célébrité comme Paolo Pellegrin.

Un autre point qui me semble vraiment essentiel est de lancer des photographes dans des domaines qu’ils ne connaissent pas. Exemple : prenons le sujet des Jeux Olympiques d’hiver. Sujet devenu presque banal visuellement car toutes les images se ressemblent. Pour couvrir un tel évènement, Kathy Ryan a préféré envoyer un photographe spécialiste du portrait en lui demandant de réaliser une série documentaire. C’est un risque payant car ce photographe va se lancer dans un genre dans lequel il n’excelle pas et donc ne produit pas des st��réotypes d’images communes. La série sur les Jeux Olympiques est fabuleuse et le pari est réussi.

La force visuelle du New York Times Magazine est l’originalité et d’autres exemples sont venus ponctuer le débat mais que je ne citerai pas ici.

En me permettant de faire une petite parenthèse, Kathy Ryan avait à ses côtés ce jour-là différents intervenants dont la rédactrice en chef du Monde Mag et celui de Télérama pour ne citer qu’eux. Et c’est là que toute la fracture est visible et que les risques visuels de grands quotidiens français sont ridicules. Je n’ai jamais entendu de la bouche spontanément des directeurs français qu’ils laissaient la place aux jeunes par exemple.

Je ne veux nullement faire un procès d’intention mais le ressenti après conférence est celui-ci : l’orgueil de la vieille Europe est nocive à une presse photojournalistique officielle de qualité. Je prendrai le temps de discuter autour de cette impression dans un futur article plus détaillé.

Le challenge est la clef de tout

 » Nous pouvons passer des heures à choisir une photo de reportage sur le Yémen comme concevoir une image de sport à toute vitesse, ne consacrer que dix minutes au choix d’un photographe comme recommencer vingt fois la prise d’un portrait  » (dixit Kathy Ryan pour l’Edition Spéciale du Le Point sur les Rencontres Photographiques d’Arles).

L’exposition

L’exposition tourne autour de 11 axes qui mettent l’accent sur un projet ou une série parue dans les pages du magazine. C’est l’éclectisme qui est véritablement au rendez-vous.

De plus vous y découvrirez des visuels de la commande effectuée au photographe, des listes de prises de vue, des planches contacts ou des vidéos par exemple. Cette exposition met également l’accent sur cet aspect collaboratif entre tous les acteurs de la genèse de l’idée jusqu’à l’image imprimée et choisie.

Sebastio Salgado / Puit de pétrole au Koweit

Les différentes parties proposées dans ce dossier sur « Les Rencontres d’Arles 2011″

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Philippe / <![CDATA[Retour sur l’exposition de la célèbre valise mexicaine à Arles : partie 2]]> /blog/?p=2577 2011-08-27T11:08:03Z 2011-07-30T11:19:02Z Pour commencer, l’exposition de la valise mexicaine fait partie de ces moments importants tant sur le plan photographique, documentaire et historique. Il y a presque un an, j’avais déjà écrit un article sur le sujet et je vous invite à le consulter. Vous y trouverez la genèse de la découverte de ce trésor ainsi que quelques lignes sur les trois protagonistes : Robert Capa, David Seymour et Gerda Taro.

Le 19 juillet 1936 éclate la guerre d’Espagne. Il s’agit d’un coup d’Etat militaire mené par Francisco Franco contre le gouvernement de la République d’Espagne. C’est une tragédie qui exprime bien la tension qu’il existe en Europe à cette époque. Aidé de l’Allemagne et de l’Italie, Franco renversera une coalition de centre-gauche élue démocratiquement. Cet incident important révèle la montée du fascisme dans certains pays d’Europe.

Une lutte antifascisme commence à prendre forme dont la presse internationale qui soutient le côté républicain. C’est dans ce contexte que s’embarquent nos trois photographes en utilisant leur témoignage visuel comme une certaine propagande mais également un témoignage de la lutte qui fait rage en Espagne à cette époque.

Vous comprenez donc que cette exposition est très attendue car elle permet, après plus de 75 ans, de prendre reprendre conscience et de redécouvrir (ou non) des images qui ont illustré l’actualité de cette époque.

Pour éviter la redondance avec cet article de novembre 2010, je vais résumer son contenu en quelques mots : 4500

Gerda Taro / La valise mexicaine

négatifs de 3 photographes importants et les clichés de Fred Stein, ami de Gerda Taro.

Les négatifs plongeront le spectateur dans des scènes de combat très rapprochées (typiquement le style de Capa), d’images montrant les civils, les dégâts et l’arrière-garde (l’oeil de Seymour par exemple).

Plus qu’un simple témoignage, il me paraît très important sur le fait que ces trois photojournalistes ont fondé et mis en place les nouvelles bases d’une photographie de guerre beaucoup plus moderne. Ils sont les descendants d’un nouveau photojournalisme qui a pris naissance durant la guerre d’Espagne.

L’exposition de la valise mexicaine

Elle se situe au musée départemental de l’Arles antiques jusqu’au 18 septembre. C’est le seul lieu qui est complètement à l’écart des autres expositions. Le musée se situe à l’ouest du quartier de la Roquette mais tout est bien expliqué dans la brochure et la carte que vous recevrez lors de l’achat de votre pass au guichet des Rencontres d’Arles.

L’exposition peut se faire très rapidement car il y a très peu de grands tirages. Par contre, de très très nombreuses planches contacts sont proposées aux visiteurs. N’oubliez donc pas de demander votre petite loupe portative pour consulter de manière plus détaillée chaque petite photo. Ne passez donc pas à côté de cela car les planches prendront clairement du sens.

C’est le genre d’exposition que j’apprécie car elle va plus loin qu’une véritable série dans une belle galerie. C’est la mise en avant d’une photographie dans son contexte de prise de vue par rapport à l’ensemble de la pellicule. Une telle visite est un enrichissement et une prise de conscience des choix du photographe.

Les différentes parties proposées dans ce dossier sur « Les Rencontres d’Arles 2011″

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Philippe / <![CDATA[La photographie mexicaine mise à l’honneur aux Rencontres d’Arles : partie 1]]> /blog/?p=2494 2011-08-27T11:09:00Z 2011-07-27T16:12:11Z

Graciela Iturbide / "Le bain de Frida", Mexico / Prix Hasselblad en 2006

L’un des axes principaux de cette année reste incontestablement le Mexique à travers la photographie et la vidéo. Cet article ne sera pas du tout exhaustif. Je ne m’étendrai pas sur l’influence et la mise en avant du travail de Gabriel Figueroa en tant que directeur photographique pour le cinéma mexicain.

J’ai également pris le parti d’omettre les réalisations de Graciela Iturbide bien que celle-ci soit considérée comme l’une des photographes mexicaines les plus remarquables du paysage contemporain international.

Je suis certain que les plus curieux d’entre vous ne s’arrêteront pas là et choisiront de parcourir les méandres du net pour découvrir les démarches de ces deux artistes cités précédemment.

Pour introduire cette première partie, je parlerai très succinctement d’un évènement majeur au Mexique. En plus d’une approche contemporaine, l’Espace Van Gogh accueille une exposition très complète sur la révolution mexicaine. D’un point de vue documentaire et autour de divers photographes anonymes ou identifiés, c’est un témoignage visuel mettant en scène une période de l’histoire mexicaine et de personnages mythiques tels que les portraits de Francisco Villa et d’Emiliano Zapata entre 1911 et 1915. Cette exposition regroupe de nouvelles vues de la révolution encore jamais exposées.

Enrique Metinides / Avenue Chapultepec 1979 - Adela Lefarreta Rivas est renversée par une Datsun blanche

Enrique Metinides – Atelier des Forges

Enrique Metinides est mis en avant par un ensemble de témoignages photographiques sous une série nommée « 101 tragédies ». Durant sa longue carrière, il a parcouru les rues, la tristesse, les accidents, le courage des sauveteurs ou la curiosité malsaine des passants. Sa série est un témoignage des drames et faits-divers mexicains : pendaison, meurtre, accident de voiture, amputation ou noyade pour ne citer qu’eux.

De manière personnelle, c’est une réelle froideur qui se dégage de des images. Certaines m’ont déstabilisé ou choqué mais ce qui est certain, c’est que je ne suis pas ressorti indifférent de son exposition même si je n’apprécie pas cette approche presque médicale du malheur d’autrui et de la curiosité dérangeante des badauds.

Dulce Pinzon / Wonder Woman : Maria Luisa Romero, de l'Etat de Puebla. Elle travaille dans une laverie à Brooklyn. Elle envoie 150 dollars par semaine à sa famille

Dulce Pinzon – Ateliers des Forges

Dulce Pinzon / Harvey Birdman : José Rosendo de Jesus, de l'Etat de Guerrero. Il travaille comme organisateur syndical à New York. Il envoie 700 dollars par mois à sa famille.

« La véritable histoire des super-héros » est une série qui m’a vraiment fait réfléchir et prendre conscience de personnes oeuvrant au bien être d’autrui dans l’indifférence totale de la société. Autour d’une vingtaine de photographies, Dulce Pinzon va mettre en avant les immigrés mexicain à New York qui sont de véritables héros oubliés. En effet, ceux-ci travaillent de très longues heures dans des conditions très difficiles pour un salaire misérable dans le but d’envoyer de l’argent à leur famille restée au Mexique.

Mis en scène dans des costumes de super-héros dans leur lieu de travail, les photos de ces immigrés latino-américains sont accompagnées d’une légende qui permet au lecteur de prendre conscience de la métaphore visuelle proposée. Un véritable coup de coeur pour ma part sur ces super-héros anonymes mais indispensables à la société.

Daniela Rossell / Ricas y Famosa - Riches et célèbres

Daniela Rossell – Ateliers des Forges

La série « Ricas y Famosas » de Daniela Rossell semble si détachée de la réalité dans des poses, des décors et des attitudes travaillées autour d’une certaine luxure emprunt d’une touche à la limite du « kistch » volontaire. En travaillant cette série, elle met en avant le quotidien, l’identité et le monde imagé que s’est créée la nouvelle bourgeoisie mexicaine.

Ces femmes ont accepté de mettre en scène leur richesse tout en acceptant indéniablement l’image véhiculée comme une illusion de leur propre réalité. Cette série veut montrer la manière dont ces femmes veulent réellement vivre dans une sorte de fantasme et de réalité exubérante.

En 1999, Daniela Rossell nous éclaire sur les protagonistes mises en avant : « Ces images dépeignent des scènes actuelles. Les sujets se représentent eux-mêmes. »

Maya Goded / Frontières USA - Mexique. Quartier des prostituées, série "Bienvenue à Lipstick", décembre 2009

Maya Goded – Ateliers des Forges

Avec « Bienvenue à Lipstick » et « Terre de sorcières », Maya Goded plonge le lecteur dans une danse extrême où la femme vit dans une détresse quotidienne. La première série a été réalisée près de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis dite « zone rouge ». Endroit anarchique où la violence, le sexe et la drogue enfoncent de nombreuses femmes dans une lutte difficile mais obligatoire au maintient de la vie de cette zone.

La seconde série s’est réalisée dans la durée dans le nord du Mexique. Depuis l’invasion espagnole, la religion catholique a envahi ces contrées en changeant les règles spirituelles et sociales du pays. La persécution des femmes dites chamanes soupçonnées de sorcellerie en est une des nombreuses conséquences. Malgré cela, les croyances indigènes restent encore bien présentes dans les campagnes mexicaines. Craintes et respectées, le destin de ces femmes reste toujours l’isolation et l’exil.

Un coup de coeur qui me pousse à m’intéresser de manière plus approfondie à cette photographe courageuse.

Maya Goded / La Huasteca Potosina, San Luis Potosi, Mexique, Série "Terre de Sorcières", 2006

Les différentes parties proposées dans ce dossier sur « Les Rencontres d’Arles 2011″

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Philippe / <![CDATA[Les 42ème Rencontres Photographiques d’Arles – Introduction]]> /blog/?p=2468 2011-08-27T11:09:45Z 2011-07-26T11:10:18Z

Rencontres photographiques d'Arles / Chloé de cours-photographie.fr

Depuis quelques années, j’avais envie de découvrir ce festival où l’image est au centre des préoccupations. Entre une cinquantaine d’expositions, de conférences, de « festivals Off » (festivals alternatifs qui gravitent autour des Rencontres comme Voies Off par exemple), stages ou partages de portefolios, Arles est devenue en dix ans la ville où l’image se transmet entre juin et septembre.

Le dossier que je vais me permettre de vous proposer est composé de plusieurs parties. Il est évident que je ne saurai pas être exhaustif car la multitude des expositions, activités et rencontres de photographes sont légion d’une part mais, d’autre part,  mes coups de coeur restent personnels. Pour en savoir plus et de manière plus détaillée, je vous invite à consulter le site officiel.

J’aimerais mettre l’accent sur plusieurs points et vous proposer un panel assez varié qui provient d’une perception subjective tout en essayant de balayer les « grands » thèmes de ces Rencontres 2011.

Le premier article traitera de la mise en avant de la photographie contemporaine mexicaine. Vous (re)découvrirez le travail incontournable du doyen Enrique Metinides, le travail satirique de Dulce Pinzon ainsi que la néo-bourgeoisie mexicaine mise en image par Daniela Rossel. J’essaierai de terminer sur le travail déroutant et bouleversant de la position de la femme sur la frontière mexicaine avec le regard de Maya Goded.

Le second article sera en lien avec le précédent car il abordera le miracle de la valise dite mexicaine. Ce sont plus de 4500 négatifs que l’on croyait définitivement perdus qui refont surface en proposant une nouvelle vision de la guerre d’Espagne par Robert Capa, David Seymour et Guera Taro qui sont entrés dans le panthéon photographique et précurseur d’un nouveau photojournalisme.

C’est sur un fond de trentième anniversaire que l’exposition du New York Times Magazine m’a littéralement passionné. C’est d’une main de maître que Kathy Ryan (directrice de la photo de l’hebdo depuis 25 ans) retrace les grands moments du magazine à travers de grands thèmes comme le 11 septembre ou le Koweit. Plus qu’une simple mise en avant, l’exposition m’a permis de comprendre pourquoi le « NYTM » était différent grâce à la force et au choix de ses images.

Comment ne pas aborder l’exposition déroutante  » From Here On ?  » Cette exposition réunit 36 personnes considérées comme les concepteurs numériques de demain. Autour d’un manifeste où Internet, vie privée, droits d’auteur est en combat perpétuel, les commissaires de cette exposition veulent interroger l’infinie possibilité créatrice que peut procurer Internet. Cette quatrième partie veut proposer une réflexion autour de la possible future photographie de demain.

L’article suivant proposera quelques expositions que j’ai appréciées comme le Collectif Tendance Floue pour ne citer qu’eux. Cet avant-dernier regard sera un pot pourri de coups de coeur personnels.

La dernière partie se veut multimédia pour en découvrir d’avantage sur cette édition des 42ème Rencontres Photographiques d’Arles. Entre émissions radios téléchargeables et documentaires vidéos, j’essaierai de vous proposer une compilation de petits suppléments intéressants.

Les différentes parties proposées dans ce dossier sur « Les Rencontres d’Arles 2011″

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Philippe / <![CDATA[Créer et apprendre des schémas d’éclairage – Deux solutions !]]> /blog/?p=2431 2011-06-10T09:34:31Z 2011-06-10T09:34:31Z

Le week-end dernier, j’ai eu l’opportunité de suivre le photographe Noël Damien dans une séance de photographies de studio lors d’une soirée organisée. L’objectif visé était de créer des photographies décalées et différentes de ce que l’on peut rencontrer avec des personnes n’étant pas intéressés par la photographie. Ce fut une expérience intéressante qui m’a poussé à faire quelques recherches simples sur le sujet.

Je ne me sens pas à l’aise avec un travail poussé de type studio mais je pense que cet article pourrait intéresser les professeurs, les professionnels et les amateurs en photographie.

La difficulté de se lancer dans des photographies de type « studio » est toujours délicat pour ceux qui n’ont pas l’habitude d’en pratiquer. En plus d’une certaine connaissance du matériel et de son acquisition, il me semble d’abord très important d’avoir une idée précise de ce que l’on veut faire et comment le réaliser.

Cet article n’est pas une solution gravée dans la pierre mais se veut être une base de départ dans vos recherches. Deux points essentiels seront abordés.

Le premier tournera autour de Strobox qui en plus d’être un site très riche pour comprendre comment réaliser ce que l’on désire, c’est également et surtout la présentation d’une photographie de studio avec un schéma de placement des éclairages. Plus qu’un espace de partage sur internet, Strobox propose une application gratuite pour iPhone dont le but est de créer vous-mêmes vos propres schémas.

La seconde partie présentera le site Lighting Diagram Creator qui comme son nom l’indique vous permettra de créer vos propres schémas de manière plus poussée que Strobox en ligne. Par contre, il demande un certain bagage et une maîtrise que les amateurs tels que moi ne possèdent pas au prime abord.

Strobox comme source d’apprentissage et de partage

Strobox se décline en deux versions bien différentes mais complémentaires. C’est un concept basé sur l’inspiration et l’apprentissage.

Attardons-nous sur le site Internet dans un premier temps. Personnellement, je vois vraiment Strobox.com comme un espace d’apprentissage pour tous les photographes désireux d’aborder et de comprendre la photographie de studio. Le principe est simple, Strobox.com vous permet de choisir une photographie issue du partage des utilisateurs et d’y associer le schéma des éclairages en parallèle.

Cela est très pratique pour se familiariser avec les différents aspects de l’éclairage mais la force réside dans l’association du schéma avec le résultat.

L’association résultat – schéma des éclairages favorise l’apprentissage

Cela ne s’arrête pas là car en plus d’une association, les photographes qui envoient leur schéma peuvent insérer les données comportant les iso, la focale, l’objectif de la photographie réalisée et le matériel utilisé pour ne citer qu’eux.

La recherche peut être très pointue pour les professionnels en sélectionnant le type de matériel dont ils disposent.

Comment réaliser des schémas d’éclairage avec Strobox ?

La réalisation de schémas d’éclairage est toujours d’une grande utilité soit pour se souvenir et archiver de manière plus pointue les shooting soit pour partager ses schémas avec des élèves ou des amis.

Pour se faire, le site Strobox.com met à disposition des utilisateurs d’iPhone et iPad une application simpliste qui vise cet objectif : réaliser ses propres schémas rapidement dans le feu de l’action. C’est un pense bête très pratique et facile d’utilisation.

Le photographe pourra donc choisir ses outils d’éclairage, le placement, les fonds de décors et jouer sur les différentes inclinaisons possibles. De plus, l’application Strobox va réaliser un fichier PNG qui peut s’envoyer directement par mail ou se placer dans un album dédié sur votre appareil Apple.

L’utilisation est très simpliste et intuitive. Ce qui ravira les moins technophiles d’entre nous !

Les petites déceptions sont également au rendez-vous comme l’absence de prendre des notes diverses. Une mise à jour réglera peut-être ce soucis dans l’avenir ?

The online Lighting Diagram Creator : une solution supplémentaire ?

N’allons pas par quatre chemins : cette solution est vraiment bien. Elle complète parfaitement Strobox.com qui me semble beaucoup plus simpliste dans sa présentation.

Ce site «  The online Lighting Diagram Creator  » propose les mêmes aspects que Strobox : une communauté, le partage de schémas et l’observation de photographies associées. Son gros point fort est la réalisation de schémas d’éclairage studio.

En effet, la customisation est beaucoup plus poussée et les choix proposés sont beaucoup plus large. Par contre, cela demande une connaissance un peu plus profonde des différents types de matériel qui existent.

Pour terminer, ce site Internet vous permet de télécharger deux applications à utiliser avec Photoshop ou Photoshop Elements pour réaliser vos schémas sans connexion Internet. Un petit plus utile et agréable pour les photographes désireux de mener une réflexion sur la pratique studio.

Pour aller plus loin

Je vous invite à consulter le document gratuit en pdf : « Le guide d’éclairage Strobist » proposé par l’excellent site Nikon Passion. Une lecture incontournable !

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