Liste complète des reportages
Banque « culturelle » nationale
Accueil > Liste des reportages > Quand un secteur bancaire voudrait se transformer en plateforme culturelle
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Au travers d’un projet de réhabilitation public d’envergure, « Phénix » se veut le symbole du changement au sein de Charleroi (BE). Les projets fusent et les investisseurs semblent intéressés pour faire renaître de ses cendres cette ville wallonne en manque de reconnaissance. Les idées sont là, c’est déjà cela.
Mais que vient faire Focale Alternative dans une telle situation ? L’aménagement urbain va métamorphoser le paysage : rénovations, démolitions et réhabilitations. C’est dans ce contexte que l’ancienne banque nationale de Belgique se voit placée sous la bannière du culturel. Lors d’une précédente législature, la Ville de Charleroi aidée de la Communauté française faisait l’acquisition de la BNB, en 2005, pour y établir son musée des Beaux-Arts.
Suite à une étude défavorable du conseil des Musées pour affecter ce lieu abandonné en musée des Beaux-Arts de la ville, il semblerait que cette ancienne banque nationale se tourne vers un réaménagement en lieu de culture cinématographique mais rien n’est encore fait. Concurrence déloyale et irréfléchie au Cinéparc ou idée de génie ? Il est évident que quelle que soit la destinée de ce lieu bancaire abandonné, il est impératif qu’il devienne un lieu de culture car l’aide la Communauté française oblige la ville de Charleroi de le transformer en une vocation culturelle. A l’heure actuelle, les travaux vont être entamés sans vraiment savoir ce qu’il va y avoir dedans. En effet, une date butoir pour l’utilisation des subsides supplémentaires européens est en place et si l’argent n’est pas utilisé avant cette date, l’Europe reprend ses finances. La ville de Charleroi doit donc entamer de gros travaux bien coûteux sans avoir la moindre idée de la finalité de ce projet. Qui a dit aberration ?
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Quand la neige tombe sur les reliques de l’industrialisation
Accueil > Liste des reportages > Le long du canal industriel entre Charleroi et Marchienne
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C’est dans un hiver habillé de son blanc manteau que je me suis lancé dans la découverte de cette ville symbolique de l’ère industrielle belge. Entre les bruits de moteur des péniches, des mouettes et des flocons, je contemple le haut-fourneau n°4 qui domine le pôle sidérurgique de Charleroi. La récente actualité présage la mort de ce dinosaure industriel. L’hiver sera dur, trop dur…
Le choix du noir et blanc est une évidence. Entre la luminosité de la neige et la tristesse de ce parc de métal éteint, j’ai essayé un traitement plus doux en terme de contraste tout en accentuant sur certaines zones un noir plus marqué.
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Le magnifique escalier – Château Wolf
Accueil > Liste des reportages > Le château Wolf et son escalier aux courbes sensuelles
L’exploration est une valeur subjective. Ce château Wolf est une bâtisse de très bonne facture. Certaines toitures commencent à percer et quelques pièces ont été étançonnées par la commune. Celle-ci a d’ailleurs entamé les travaux de rénovation. D’un point de vue visuel, l’escalier est magnifique. Il possède des courbes très féminines qui lui donnent un charme indéniable. Les fers forgés ainsi que le grand vitrail qui illumine la cage d’escaliers donne une couleur orangée agréable à l’oeil.
Une exploration teintée d’angoisse également car les ouvriers communaux travaillaient à quelques mètres du lieu. Trente minutes passées et les portes s’ouvrent sur les travailleurs. Pris ou pas pris ? Telle est la question…
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L’observatoire
Accueil > Liste des reportages > L’observatoire des constellations perdues
Une exploration teintée d’étoiles, de nébuleuses et d’originalité. Abandonné en attendant sa démolition, cet observatoire attend sa dernière éclipse pour s’éteindre à jamais.
De manière honnête et sans poésie, ce reportage photographique est très court. En effet, les lieux ne m’ont pas vraiment inspiré en terme de photographie. Seule l’originalité du lieu m’a tenu en haleine.
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L’alternative du Cinéma « Le Parc »
Accueil > Liste des reportages > Quand les arts visuels ont une plateforme d’essai sur Charleroi
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Les oreilles de la Focale Alternative sont partout. Après des rumeurs et une note officielle, la rénovation était enfin là. Le temps d’un reportage pour immortaliser le visage de l’ancienne salle de ce cinéma.
Cinéma alternatif
Le Cinéma « Le Parc » est l’unique cinéma d’Art et d’Essai de Charleroi. Générique qui pourrait en rebuter plus d’un mais avant tout, « Le Parc » est un cinéma porté par des passionnés de l’image. Quand on entre dans les couloirs de cette salle, nous sommes loin des blockbusters hollywoodiens. Ici, seule la qualité est privilégiée.
J’en vois déjà certains qui s’en vont en lisant ces quelques lignes mais qualité ne rime en rien avec ennui. Dans une optique diamétralement opposée au profit, ces « irréductibles » du grand écran se battent pour proposer des films qui touchent réellement le spectateur. Ne pensez pas que nous sommes dans un cinéma d’intellectuel ! Complètement décalé, intéressant, interpellant, « Le Parc » est un univers à lui seul.
Loin du moule imposé par les grandes firmes de cinéma, « Le Parc » est le cinéma alternatif qui donne enfin une bouffée d’air frais. Complètement à l’ouest de la « loi du mouton », le spectateur a enfin l’opportunité de découvrir une autre facette du grand écran.
De manière personnelle, je défends ce projet alternatif qui s’éloigne des sentiers (enclos ?) complètement tracés par le cinéma purement commercial. Et si passer du stade « mouton » pour devenir un être qui pense par lui-même était d’avoir l’opportunité de voir autre chose ? Alors, le cinéma « Le Parc » a complètement réussi sa mission.
Pourquoi un tel choix dans Focale Alternative ?
La salle du cinéma « Le parc » va changer de visage à partir du 13 juin 2009. En effet, des travaux de rénovation vont bientôt être entamés. La salle telle que l’on peut l’apercevoir aujourd’hui entame ses dernières heures.
Est-ce que la Focale Alternative ne se dégage pas de sa ligne conductrice qui privilégie le patrimoine en proposant ce reportage ? De manière personnelle, je répondrai par la négative. Le CinéParc gravite autour du patrimoine cinématographique de Charleroi et se dégage clairement des grandes enseignes « pop-corn ». Cet article a la vocation de sensibiliser, de faire prendre conscience qu’il existe une autre manière d’aller au cinéma. L’alternative est là ! Saurez-vous la saisir ?
Séances spéciales
Afin que les cinéastes rencontrent leur public, que celui-ci comprenne la démarche du réalisateur, qu’ensemble, ils puissent avoir un échange, « Le Parc » organise des soirées spéciales en présence de l’équipe du film. Mais aussi, afin d’approfondir certains thèmes développés dans les films présentés, des projections-débats sont organisées en présence de professionnels des domaines abordés. Autant de soirées au cours desquelles, les organisateurs ne se contentent pas de seulement montrer un film.
Avez-vous déjà été au cinéma ? J’imagine que oui. Alors, vous savez que le cinéma est un lieu public qui est horriblement individualiste. La masse de la population vient au cinéma pour lui-même sans proposer un sourire au voisin inconnu. Le cinéma que je vous décris est à l’opposé de l’expérience que j’ai maintes fois vécue dans l’unique salle du cinéma « Le Parc ». Convivialité et exp��rience cinématographique alternative sont les maîtres mots. Lors de chaque soirée spéciale, ce ne sont pas les « molosses » ou les rires gras d’inconnus qui nous accueillent mais bien le responsable ainsi que les cinéastes eux-mêmes, qui nous invitent à prendre place. Je n’oublierai pas Benoît Mariage pour son film Cow-Boy qui propose à la salle d’aller prendre un verre dans une ambiance détendue. C’est cela, la vision du vrai cinéma et « Le Parc » propose enfin cette alternative.
Ces deux dernières années, « Le Parc » a ainsi accueilli Stephan Streker et Michael Goldberg, Yolande Moreau, Benoît Mariage, Bouli Lanners, Jean-Pierre et Luc Dardenne, Greg Zglinski, Thierry Michel, Miel Van Hoogenbempt, Jean-Jacques Rousseau, Olivier Smolders,… pour ne citer qu’eux.
Histoire
Après la seconde guerre mondiale, la salle située au boulevard Audent (en face du parc Reine Astrid de Charleroi) devient une salle de projection cinématographique. En parallèle, dès 1948, y débute la période des « Grandes Conférences« , qui recevra de prestigieux orateurs pendant 25 ans.
Durant cette période, le cinéma poursuit un double objectif: d’une part l’exploitation commerciale, par la diffusion de films en second circuit (soit après la diffusion dans les salles d’exclusivité de la ville), d’autre part, la formule ciné-club, très célèbre à l’époque grâce, notamment, au choix des films présentés et à l’exigence d’un public connaisseur.
En 1976, Le Parc « déménage ». La nouvelle salle rénovée entièrement se trouve à présent rue de Montigny. Les séances de ciné-club prennent plus d’importance et donnent ainsi leur chance aux films non programmés dans les salles commerciales. Le Parc devient la seule salle d’Art et Essai de la région.
Administré jusqu’alors par l’a.s.b.l. « Le Foyer », organisation satellite du Collège du Sacré-Cœur gérant les bâtiments de l’établissement, Le Parc devient en 2000 une a.s.b.l. autonome.
Le Ciné Le Parc poursuit à l’heure actuelle son travail dans le domaine de l’art et essai et s’est en outre spécialisé dans l’organisation de séances pédagogiques. Ainsi, chaque année, le Ciné Le Parc propose aux écoles un éventail de films et dessins animés choisis pour leur pertinence et leur faculté à inviter à la réflexion. L’initiative remporte un grand succès et a rejoint l’opération « Écran Large sur Tableau Noir », dans un esprit de cohérence avec les cinémas similaires de la Communauté française.
Par ailleurs, sa volonté de collaboration avec différentes associations socioculturelles régionales en fait le lieu d’accueil d’événements cinématographiques originaux comme la décentralisation des séances pédagogiques du Festival International du Film Francophone de Namur, la Nuit du Fantastique pendant le Festival du Film Fantastique à Bruxelles, « un été au ciné » (opération initiée par le C.N.C. en France, visant à sensibiliser les jeunes -particulièrement ceux des zones sensibles- au cinéma de qualité au travers de séances spéciales et de différents ateliers) en collaboration avec le Centre Culturel Régional de Charleroi ainsi que la décentralisation du Festival Anima.
Aujourd’hui, membre de l’A.B.F.C.A.E. (Association Belge Francophone des Cinémas d’Art et Essai), de la C.I.C.A.E. (Confédération Internationale des Cinémas d’Art et Essai dont le siège est à Paris) et du réseau Europa Cinémas (Le Ciné Le Parc a été le premier « cinéma de ville moyenne » à rejoindre les capitales européennes), le cinéma a été reconnu comme pôle d’Art et Essai de la région. Avec sa salle unique, il enregistre près de 32 500 entrées en 2005, séances publiques et scolaires confondues, audience qu’il tente constamment d’améliorer. A cette fin, le Ciné Le Parc projette notamment d’ouvrir dans le courant de l’année 2007 une seconde salle.
Remerciements
Je remercie chaleureusement Céline Hupé, animatrice du CinéParc, pour son accueil. Pour plus d’informations : Lien
Le Cinéma Le Parc
Rue de Montigny, 58 – 6000 Charleroi
Tél. : +32-71-31.71.47
Fax : +32-71-30.64.04
Mise à jour de juillet 2009 : Les travaux de rénovations se terminent. D’après mes sources, la rénovation a totalement fait disparaître le cachet alternatif de la salle. L’esprit est toujours d’actualité mais le petit plus d’un point de vue décor n’y est plus. Totalement regrettable à nos yeux.
Mise à jour de juillet 2010 : Salle opérationnelle depuis quelques temps. Diversification des projets.
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Forges de la Providence – Rockerill
Accueil > Liste des reportages > Exploration de l’essence même de l’industrialisation à Charleroi reconverti en lieu culturel
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Endroit décontracté et ambiance sympathique, ce post est le reflet d’un reportage réalisé à Marchienne au sein d’un site industriel réhabilité en zone culturelle.
Qu’est-ce que les « Rockerill » ?
Les anciennes forges de la Providence situées dans la région carolorégienne sont devenues un lieu de culture urbaine. En effet, l’asbl Rockerill a réaménagé les lieux sans les dégrader. Par ce biais, l’endroit est bien loin des réhabilitations imposées par le Plan Marshall. Je me permettrai de décrire cette réhabilitation comme un projet concret qui a pour objectif la mise en valeur et le soutien à des artistes locaux.
« La providence » n’est plus un pôle industriel mais bien un moteur de dynamisation culturel. De nombreux évènements y sont organisés tels que des concerts, des expositions, de l’art plastique ou numérique, du théâtre, du cinéma, de la danse ainsi que les arts dits « de rue ».
Plus qu’une asbl d’organisation, les locaux des Rockerill sont également à la disposition d’autres organisations nationales et internationales intéressées d’un point de vue artistique ou par une location du site. Pour terminer, les « Rockerill » encouragent et soutiennent les artistes de tous les horizons via leur propre label de production.
L’asbl travaille avec le collectif d’artistes alternatifs de Marchienne-au-Pont : Les Têtes de l’art. Parti d’une exposition en 2001, le collectif a des idées plein la tête et un énorme talent à revendre. En plus d’un aboutissement artistique, Les Têtes de l’Art créeront une coopérative : « Les Forgerons de la Providence ». Une œuvre à objectif social couplé à des idées artistiques.
L’histoire des forges de la Providence
La Révolution industrielle a bouleversé la métallurgie traditionnelle. De 1820 à 1840, l’adoption du coke comme combustible, au lieu du charbon de bois, et l’emploi de machines à vapeur, vont provoquer le déplacement progressif des centres métallurgiques des régions forestières vers les bassins charbonniers. Cela va donner naissance à d’importantes entreprises comme la « S.A. des Laminoires, Hauts Fourneaux, Forges, Fonderies et Usines de la Providence. »
L’histoire de Marchienne va radicalement être bouleversée avec l’arrivée d’un certain Thomas Bonehill. Cet ingénieur anglais participera grandement à la révolution industrielle de Charleroi. Tout commencera lorsque Bonehill rencontre Ferdinant Puissant d’Agimont. Les forges de la Providence verront le jour en 1832.
Le 21 février 1838, les forges deviendront une S.A. sous le nom de : » Société Anonyme des Laminoirs, Haut-Fournaux, Forges, Fonderies et Usines de la Providence ». Ce changement de statut va changer radicalement la face de la société d’origine. De deux petits trains de laminoirs commandés par une machine à vapeur de 50 chevaux, l’entreprise va prendre la forme d’un complexe sidérurgique intégré avec hauts fournaux, fours à puddler, laminoirs, fonderies, ateliers de constructions et dépôts de vente ( à Paris notamment) ainsi qu’un travail fusionnel avec l’approvisionnement en matières premières, des participations actives dans les mines de fer et les charbonnages.
La qualité des produits construits sera indéniable. La poutrelle double T va asseoir la réputation de la société en France. Elle fondera en 1843 et 1865 deux sociétés jumelles en France. La puissance des Forges de la Providence ne s’arrêtera pas là. Elle absorbera également deux autres sociétés à Marchienne-au-pont et à Dampremy.
Avec l’aide des banques dont la Société Générale de Belgique, les Usines de la Providence seront les premières dans le bassin carolo à créer une aciérie en 1893 et à construire en, 1897, une usine à Mrioupol en Ukraine.
La puissance économique ainsi que la Révolution industrielle vont faire exploser l’essor urbain. Cela expliquera l’explosion démographique que cela engendrera. De 896 habitants en 1831, le nombre d’habitants passera les 23 678 en 1930. Un record pour une ville de Belgique.
En 1917, les Allemands vont démanteler l’usine. Il faudra attendre 1922 pour relever l’usine de ses ruines et la reconstruire sur de nouvelles bases. L’expansion et l’absorption d’usines environnantes ainsi que l’acquisition par la Société Générale de Belgique de l’usine vont permettre à la Providence de se replacer au pôle de la production sidérurgique.
Après les années 1950, de profonds bouleversements économiques, la course aux machines les plus performantes ainsi que l’absence de politique sidérurgique belge cohérente et planifiée, le marché sidérurgique verra une bataille entre grands rivaux. En 1965, cette petite usine belge sera devenue un réel groupe industriel comprenant 11 usines, 14600 ouvriers, 2400 employés et agents ainsi que 300 cadres. En 1966, la crise sidérurgique va ébranler l’industrie tout entière. A partir de 1979, les usines de Marchienne-au-Pont vont passer de fusions en fusions.
Les bâtiments des « Rockerill » tout un symbole !
Les bâtiments de l’asbl « Rockerill » sont fortement liés à l’histoire même de Marchienne-au-Pont. En effet, ce sont les bâtiments annexes du laminoir du train 900. Ils sont à l’endroit exact où 179 ans plus tôt naissait le petit site de la Providence ! Quel symbole pour cette réhabilitation !
Datant de 1920, les bâtiments forment un ensemble architectural imposant constitué de 3 anciens ateliers : la forge, la tour à cylindre et la tuyauterie. L’architecture est caractéristique des bâtiments industriels de l’après-guerre. Ce sont des pièces uniques de notre patrimoine car la seconde moitié du XXe siècle, l’architecture industrielle sera synonyme de production à moindre coût laissant en second plan le prestige architectural comme au XIXe siècle.
La forge est percée de 17 fenêtres en plein cintre grillagées. La grande entrée est surmontée de l’emblème de la Providence, gravé dans la pierre bleue : l’oeil de la raison. Cet emblème n’est pas là par hasard car il fait clairement référence à l’appartenance maçonnique du créateur de la Providence en 1832 : Ferdinant Puissant d’Agimont.
L’ancienne loge du contremaître est surmontée d’une peinture murale en l’honneur de Saint-Eloi. Cette peinture est d’époque et est l’une des nombreuses preuves que ce lieu est à lui seul une remontée archéologique incontestable.
Destruction et perte incontestable
Il est clair que garder tout le site est chose inconcevable. A l’heure où le plan Marshall est vu comme le « Messie de la reconversion de la Wallonie », la Providence n’aurait pas pu rester debout. Mais de graves choix irrémédiables du point de vue du patrimoine ont été faits par les politiques de Charleroi.
Les grands bureaux d’une architecture remarquable seront abattus en 1986. Beaucoup d’ouvrages feront référence de ce bâtiment comme » Un intérêt archéologique et architectural incontestable prouvant la grandeur de Charleroi ». C’est une grande perte au niveau du patrimoine car l’édifice était construit autour d’une cour intérieur surmontée d’une verrière en fer forgé. Une beauté sans pareil pour notre paysage mais qui disparaîtra pour laisser place à la ligne de Métro Charleroi-Fontaine. Un réel manque de clairvoyance des politiques de cette époque. Une de plus me direz-vous… Le fronton et l’emblème de la société seront conservés par le Musée de l’industrie dans les années 90 (le sont-ils toujours ?). La grande verrière ira en Allemagne…
Remerciements
Je remercie chaleureusement l’équipe m’ayant accueilli sur le site de la Providence. L’accueil a vraiment été détendu et mon travail, bien qu’amateur, a été respecté. J’y ai eu la chance de rencontrer des personnes intéressées et intéressantes.
Je ne peux qu’encourager de telles initiatives et espère pouvoir revenir au « Rockerill » pour approfondir mon répertoire photographique.
Je salue également Sébastien pour sa présence et ses conseils en matière de photographie.
Source
L’historique des Forges a été grandement inspiré par l’ouvrage : « Le patrimoine industriel de Wallonie », asbl Pierres et sites de Wallonie, Editions du Perron, 1994.
Aciérie Allard-Giot
Accueil > Liste des reportages > Tourisme alternatif dans les bureaux administratifs Allard-Giot
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Le bureau administratif de l’aciérie Allard-Giot
Les aciéries Allard-Giot de Marchienne-au-Pont sont une fonderie et une aciérie de moulage début 1900 jusqu’au début des années 80. Du site proprement dit, il ne reste rien depuis la démolition des lieux en 1985. Seul reste le bâtiment administratif, coque entièrement vide représentant l’ultime vestige du passé. Le site est transformé comme bien d’autres friches en une décharge illégale.
La bâtisse devait être de très bonne facture. En regardant convenablement, on prend conscience que la majorité des pièces devaient être bourgeoises. Moulures, grands espaces, bois pour le sol,… Les lieux sont entièrement saccagés et il ne reste plus rien. Seuls trônent trois coffres très lourds qui ricanent aux yeux des explorateurs en tout genre. On peut imaginer ces lieux administratifs, cœur des aciéries Allard-Giot.
C’est le 9 mars 2007 que la Région Wallonne signe un arrêté de destruction des lieux. En effet, les lieux sont hautement pollués de par son passé industriel. Le plan Marshall étant en marche, les aciéries Allard sont devenues une priorité pour la réhabilitation des lieux. Jusqu’en mars 2008, le propriétaire ne veut pas céder les lieux à la Spaque. Une expropriation sera signée le 11 mars 2008 avec comme justificatif : « Utilité publique ». La dépollution va donc commencer sous peu et anéantir ce dernier vestige industriel.
Pour la petite histoire, en 1819, sur la place verte (place Albert Ier) à Charleroi, la place était entourée de piliers en pierres bleues. Ceux-ci étaient reliés par des chaînes pour que les commerçants de l’époque puissent y attacher chevaux et bestiaux lors des marchés.
En 1880, ces piliers seront supprimés et revendus à Mont-Sur-Marchienne qui planta ceux-ci autour de la place communale. En 1940, ces piliers seront enlevés de la place communale pour être placés autour de l’Eglise. 7 bornes seront préservées. Les chapeaux en fonte qui recouvre ces bornes ont été coulés par les usines et aciéries Allard. En marchant, il suffit de lire sur les bornes les vestiges inscrits sur les chapeaux : « Usines Allard ».
L’aciérie Allard coulait également des ancres pour les chantiers navals de wallonie dans les années 1945-1950. La wallonie en comptait une trentaine à cette époque.
Charbonnage de la Forte-Taille
Accueil > Liste des reportages > Tourisme alternatif dans un ancien charbonnage dénaturé
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Charbonnage de la Forte Taille
En 1768, une mine de houille à Montigny-le-Tilleul est obtenue par trois propriétaires au lieu dit « Forte-Taille ». En 1865, la société créé en 1770 devint la S.A. du Charbonnage de Forte-Taille et exploite de nombreuses fosses.
En 1882, le charbonnage de la Forte- Taille propose une sorte d’aggloméré de charbon. Les boulets de charbon sont fabriqués à la main et l’agglomérat avec de l’argile. Le charbonnage va les fabriquer avec une presse, en abandonnant le travail à la main, et leur donner une forme ovoïde. C’est un progrès conséquent à l’époque dans la production « des briquettes de charbon ».
En 1886, la société devint la S.A. Franco-Belge du Charbonnage de Forte-Taille. En effet des capitaux français seront injectés pour la création d’un nouveau puits. En 1920, la société va connaître un grave accident qui entraînera la mort de 12 mineurs.
Neuf ans plus tard, la société n’exploitera plus qu’un seul siège, le nombre de travailleurs va diminuer de manière excessive et la production est en chute libre. En 1935, le puits fermera. Les outils ainsi que le charbonnage sera entretenu durant des années après la fermeture, avec l’espoir de reprendre l’exploitation. La reprise du travail ne se fera jamais.
D’un point de vue photographique, le lieu ne m’a pas du tout inspiré. Il est vrai qu’il y a de nombreux objets comme des voitures abandonnées (vieux modèles), des ateliers mécaniques,… Personnellement, le charme du charbonnage a totalement disparu. Le lieu n’est plus que l’ombre de la Forte-Taille pour laisser la place à une friche représentant les vestiges d’un ancien garage.
D’un point vue artistique, les détails ne manquent pas mais l’inspiration n’est pas venue caresser mon front obtus.
Le passage de la Bourse
Accueil > Liste des reportages > Ancien passage menant à La Bourse de Commerce et d’Industrie de belgique
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Ce post n’était pas prémédité. Je me suis levé et me suis souvenu de ce long passage que j’arpentais étant plus jeune. Une fois sur place, tout est comme dans mes souvenirs. C’est comme si le temps lui-même avait émis une parenthèse dans ce lieu.
Lieu classé depuis le 27 juin 1990. Les façades et les verrières font partie du classement. Il sera rénové en 2003 tout en gardant son authenticité originelle.
Situation géographique : Charleroi (Ville Basse)Un bref arrêt historique sur le passage de la Bourse
Le Passage de la Bourse est construit en 1890 par l’architecte Legraive. Ce lieu conduisait à « la Bourse de Commerce et d’Industrie de Belgique » que l’on pouvait retrouver dans la rue Léopold. Avant sa construction fin du XIXè, un couvent de Capucins s’élevait depuis 1681. Après la Révolution Française, ce couvent est vendu comme bien national par les Républicains français.
Avec l’industrialisation et l’impact que cela a eu sur Charleroi, de nouvelles choses peuvent être réalisées sur le plan architectural et sur la richesse des habitants de la ville. Le Passage relie la rue de Marchienne à celle de Léopold. Elle conduit les passants sous une verrière qui s’appuie sur une charpente en fer. Les façades intérieures sont divisées en trois parties (construites dans un style néo-classique). Le rez-de-chaussée des devantures commerciales sont en bois comme à l’origine.
Les deux entrées actuelles sont fort différentes. L’entrée de la rue de la Marchienne est restée comme à l’époque. Par contre l’entrée côté rue Léopold a été démolie pour construire une architecture moderne. Ce projet a été mené par le bourgmestre de l’époque en 1965. En 1972, la chaîne nationale RTBF s’installe dans la partie aménagée.
Au début du XXe, le Passage de la Bourse est synonyme de culture. En effet, ce lieu est un pôle culturel des plus importants. On y retrouve un périodique en wallon dit « satyrique » : El Créquion. Le Monaco a également élu domicile dans le Passage de La Bourse. Il est, à l’époque, le premier music-hall de la ville. On y retrouve également le cinéma « le Trianon » (j’ai connu ce cinéma et suis allé y voir Blanche-Neige étant petit).
C’est en 2003 que le Passage de la Bourse sera rénové par une entreprise de peinture de Ransart.
Ce passage qui a bercé mon enfance
Le Passage de la Bourse est un endroit qui peut sembler « mort ». Malgré son architecture et sa rénovation, le lieu est désert au premier coup d’œil. Certaines vitrines sont vides et certains volets restent fermés. En effet, la ville Basse de Charleroi a manqué (et manque encore) d’une réelle gestion constructive de la part des dirigeants. Certains diront que : « tout ferme, tout se meurt » et certains médias dont le journal belge (la DH) parle de cette désertion dans une brève à la date du 02 février 2009. Mais en creusant un peu, une vie grouille sous cette épaisse croûte inerte.
Cette vie sous-jacente et pourtant en activité permanente est représentée par ceux qui vivent dans et pour le Passage de la Bourse. Ceux-là même qui n’hésitent pas à mettre la main au portefeuille pour entretenir, faire vivre ce lieu.
Un Passage rénové et classé. Tous les ingrédients devraient être réunis ? Malheureusement cela n’est pas le cas. Le Passage de la Bourse est un peu comme la fin de l’automne et le début de l’hiver : « un endormissement qui attend le printemps. » Le lieu semble dormir et ronronner au premier coup d’oeil mais lorsque le passant pousse la porte d’un commerce, il verra qu’il n’en n’est rien.
D’un autre côté, certains commerçants de ce petit « quartier » partent. La raison paraît évidente : le manque cruel de valorisation du Passage. A l’heure où j’écris ces lignes, les dirigeants politiques ont de multiples projets.
A titre d’information, d’après le journal « La Meuse » du 27 février 2009, la valeur du Passage de la Bourse s’élèverait seulement à 673 000€. Dérisoire à côté des 71 millions € que pèse le bâtiment « La Caserne de Trésignies« . Le prix n’explique en rien la désertion de ce lieu.
A l’heure où de grandes firmes veulent investir dans l’espace carolo, qu’en est-il des commerçants encore présents ? Les décideurs penseront-ils à toutes ces personnes qui ont toujours cru au Passage de la Bourse ? N’oublieront-ils pas ceux qui n’ont jamais baissé les bras ? En espérant que ce lieu retrouve l’aspect qu’il mérite : un lieu plein de vie…
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Crypte de Laeken
Accueil > Liste des reportages > Passage par les anciennes cryptes de Laeken
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Les cryptes restent un moment fort. Le contexte se prête à une séance photo originale. En parcourant les couloirs, j’entendais mes pas se répercuter dans le silence de la crypte car ici, seuls les morts ont des choses à dire. Deux galeries sont proposées voulant mettre en avant l’intérieur de la crypte ainsi que le cimetière extérieur de Laeken.
La totalité du cimetière est classé depuis 1999
Historique du cimetière de Laeken
Le cimetière de Laeken reste le plus ancien des cimetières de Bruxelles encore en fonction. Sa particularité est qu’il fait partie des cimetières de type « paroissial ». En effet, il est annexé à une ancienne église paroissiale. De manière historique cela suit la tradition où les cimetières étaient encore construits autour d’une église.
Ce lieu funéraire est passé du stade de petit cimetière champêtre à une dernière demeure en vogue auprès d’une classe sociale de type aristocrate dès le XVIIe siècle. Les galeries souterraines, riches pour le patrimoine funéraire, est un ensemble de couloirs creusés vers la moitié du XIXe siècle. La naissance de ce lieu est apparue à cause d’un manque de place flagrant. Vers 1875, Emile Bockstael (devenu Bourgmestre par la suite) propose de construire des galeries funéraires souterraines en suivant l’idée de lieux identiques en Italie ou en Espagne. En 1878, l’unique galerie a connu un franc succès. L’agrandissement se perpétuera jusqu’en 1928.
Observation sur ce patrimoine religieux
A l’heure actuelle, l’état n’est pas de première fraîcheur et certaines pierres se désagrègent littéralement. Dès le printemps 2009, la rénovation du cimetière va commencer pour la somme de 3 736 millions d’euros. Une somme qui peu paraître colossale pour un cimetière. A titre d’information, le cimetière de Laeken est comparé à celui du Père Lachaise à Paris.
Pour ce petit article, je propose deux galeries. La première comprend des images provenant des galeries funéraires souterraines dans leur état actuel avant la rénovation. La seconde est un voyage entre les sépultures extérieures. Le jour de ces prises de vue, la chapelle n’était pas accessible et des échaffaudages étaient montés ça et là en guise de prémices à la rénovation future. J’y retournerai donc dans quelques années certainement pour contempler les changements annoncés par le secrétaire d’Etat bruxellois en charge des monuments et sites (Emir Kir de son nom).