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Découverte audio du site photographique : Fill-In.fr

L’équipe de ce projet photo s’expose et se confie sur le blog de Focale Alternative. Venez découvrir et écouter ces trois compères investis dans le monde de la photo !

Introduction à cet échange original entre deux partenaires passionnés de photo

Avant la prise de contact effectuée par Baptiste Galea, je ne connaissais pas du tout ce site photographique. Dans les méandres d’Internet, il n’est pas toujours aisé de porter un oeil sur tous les acteurs  intéressants  de la photographie.

Pour ceux qui suivent un peu nos différents sites, vous savez que j’essaie de jouer sur la carte de l’originalité. C’est avec un grand plaisir que l’équipe de Fill-In a bien voulu accepter de se prêter au jeu d’un échange de lien sous la forme d’une découverte audio.

Cet article n’est pas une interview détaillée telle que vous pouvez en rencontrer dans nos magazines mais il a l’avantage de proposer une autre manière de découvrir d’autres acteurs qui désirent échanger des liens avec Focale Alternative.

Présentation du projet et du site Internet par les 3 acteurs principaux

1.  Quelle est la genèse et la naissance du projet Fill-in.fr ?  Comment est né ce projet ambitieux ?

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2.  Comment voyez-vous l’avenir de votre projet ?  Comptez-vous évoluer et vous ouvrir à de nouveaux objectifs ?

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3.  L’un de vos objectifs est de proposer Fill-in.fr en terme de site participatif. Il existe déjà de nombreux sur Internet traitant de la photographie, comment comptez-vous vous démarquer des autres sites fonctionnant sur ce principe ?

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4. Vous proposez des articles sous la forme de lecture en ligne. Comptez-vous vous apporter d’autres touches multimédias comme des magazines en ligne ou un contenu audiovisuel ?

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5. Comme nous l’avons dit précédemment, Fill-in.fr est un concept élaboré par trois acteurs principalement. Qu’est-ce que vos personnalités apportent d’original dans ce travail collaboratif qu’est Fill-in.fr ?

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Présentation audio du projet Fill-in

Le site photographique Fill-in.fr est composé d’une série d’acteurs très différents. Il est porté par trois personnes investies : Baptiste Galea, Tania Koller et Jeremy Barré. Chacun apporte sa touche personnelle dans ce projet intéressant.

Né en Janvier 2008, le projet Fill-in part de la genèse d’une envie de partager une passion tournant autour de la photographie. Le public ciblé est vaste et veut toucher de près ou de loin à tous ceux qui s’intéressent au monde de l’image photo. Je vous invite à écouter les liens audios ci-dessus pour découvrir ce site photo de la bouche de ses principaux acteurs.

Préalable aux interventions audios

Cette page est une première pour Focale Alternative en terme d’échange de liens. Voulant jouer la carte de l’originalité, des liens audios vous sont proposés ci-dessous.

Tania Koller et Baptiste Galea résident au Canada. Jeremy Barré est parisien et j’habite en Belgique. Pour relier tout ce beau monde, nous avons utiliser le logiciel de téléphonie web du nom de Skype.

Evidemment, les micros étant très différents, un petit son électronique apparait de temps à autres. Cela ne gêne en rien l’audibilité des interventions de l’équipe de Fill-in.fr

Remerciement

Je remercie l’ingénieur sonore Vassilis Valavanis qui réside à Londres de m’avoir envoyé l’extrait sonore personnalisé que vous entendez au début des 5 séquences.

L’année prochaine : vers les Rencontres d’Arles !

Entre passion, piquant, culturel et visuel, les Rencontres d’Arles se sont forgées avec leur 41ème édition une place incontournable sur la scène de la photographie mondiale.

Plus qu’une approche ou une découverte, c’est un véritable rendez-vous que nous propose chaque année les Rencontres d’Arles .  La majorité des photographes (passionnés, amateurs ou professionnels) ou les personnes sensibles à la force des images font route vers la ville d’Arles. Un pèlerinage annuel qui se confirme avec l’affluence grandissante de cette 41ème édition.

Festival photographique fondé en 1970, les Rencontres d’Arles s’appelaient à leur genèse « les Rencontres International de la Photographie d’Arles« .  Plus que de l’inédit, les Rencontres d’Arles ont eu la vision d’utiliser des lieux incongrus et patrimoniaux pour présenter les nombreuses expositions dans toute la ville.  Ancienne chapelle du XIIe ou friches industrielles du XIXe, la ville et son patrimoine s’ouvrent exclusivement au public lors de ce festival dédié à l’image.

Entre colloques, débats, expositions et formations photographiques, les Rencontres d »Arles semblent devenir le pôle de l’activité photographique européenne.  Cette édition 2010 a proposé 6 promenades thématiques.  Je vous invite à visionner le reportage ci-dessous réalisé par Artnet.fr. sur les Rencontres d’Arles 2010.


LES RENCONTRES D’ARLES 2010

Cachemire : Vallée des larmes

Mise en avant de l’actualité journalistique où seules les photographies s’expriment sur la tragédie du Cachemire. Place à une autre forme de photographie : celle du journaliste reporter.

Pendant près de deux mois, le Cachemire a été en proie à de violentes manifestations, démonstrations de jeunes hommes en colère contre la domination indienne dans cette région.  Un sentiment « anti-Inde » prend forme au Cachemire, qui est divisé entre l’Inde et le Pakistan, mais revendiquée par les deux pays dans son intégralité.

Les manifestants rejettent la souveraineté indienne sur le Cachemire et souhaitent former un pays unique avec le Pakistan à majorité musulmane. Les troubles récents au Cachemire indien n’est pas sans rappeler la fin des années 1980, lorsque des manifestations contre le régime de New Delhi a déclenché un conflit armé qui a tué jusqu’à présent plus de 68.000 personnes, essentiellement des civils.

Pendant le soulèvement, l’Inde a maintenu des centaines de milliers d’hommes pour assurer la sécurité au Cachemire et pour combattre une insurrection parrainée par le Pakistan.  Une fois l’insurrection neutralisée, une révolte populaire contre la domination indienne s’est développée. Les séparatistes ont appelé à davantage de protestations et de grèves pendant le Ramadan, et le gouvernement a réagi en imposant des couvre-feux et la fermeture effective de la région contestée. Des marches de protestation sont organisées dans la majeure partie du Cachemire. Des chants ponctués de  » Nous voulons la liberté ! » sont scandés.

Organiser ses productions avec Lightroom

Si organiser un flux de production en photographie numérique est un concept barbare, tu es au bon endroit !

Je suis allé au Musée de la Photographie récemment et j’ai pu observer le travail remarquable de nombreux photographes modernes. Avant d’arriver à cette étape ultime, la route est longue de la prise de vue à la diffusion de son travail photographique. Les étapes à franchir demandent une certaine organisation.

Entre prise de vue, transfert de carte, organisation, développement et diffusion, le chemin est sinueux et rempli de multiples décisions qu’un novice n’appréhende pas au premier abord.

Une bonne introduction à Lightroom

Pour cet article, je n’ai pas la prétention d’expliquer tout cela car je ne maîtrise pas encore tout le cheminement mais j’ai découvert un site photographique qui servira de bonne introduction à ces concepts de production.

Le site que je vous présente est réalisé par un animateur toulousain dont le pseudonyme virtuel est Pyrros. Dans son article, il explique de manière simple les étapes essentielles du flux de production.  Ces différents contrendus ne sont pas exhaustifs mais permettront une approche de départ à tous les photographes débutants.

Lien des articles sur le flux de production avec le logiciel photographique « Lightroom« .

Pour compléter ces informations, le photographe américain Chase Jarvis présente en vidéo son « Worflow ». Pour les anglophones uniquement.

Retour sur le 16ème Prix National Photographie Ouverte

Photographie Ouverte est consultable au Musée de la Photographie (BE) jusqu’à la mi-septembre. Impressions sur un évènement qui a rassemblé plus de 330 envois !

Max Pinckers

Bien que cela soit la seizième édition de cet évènement en Belgique, c’était la première fois que j’en entendais parler.  Lorsque le concours avait été présenté à la presse, je n’ai pas tenté le pas en tant que photographe par manque de confiance en mon travail. Par contre, je me suis intéressé fortement aux candidats sélectionnés parmi les 330 envois qui se sont disputés les faveurs du jury pendant les « éliminatoires ».

L’exposition qui présente le travail des « élus » est très intéressante. Les grands thèmes de la photographie s’y trouvent représentés : portraits, reportage, recherches plastiques.  Je dois dire que je n’ai pas été déçu par ce que j’y ai découvert.  Bien que l’aspect esthétique soit personnel et que je n’aime pas toutes les compositions, je dois avouer que la créativité est présente et a réussi à éveiller mon intérêt.  Il faut garder à l’esprit que le sujet demandé aux participants était libre.  Ce n’est pas toujours la qualité photographique qui est récompensée mais bien une démarche artistique.  Une photographie seule n’a pas d’intérêt.  Ce ne sont donc pas des portefolios de belles photos mais bien des séries cohérentes.

Je ne citerai pas en détails les seize participants.  Cela serait trop fastidieux et ennuyant.  J’opte donc pour un trio que j’ai fortement apprécié.

Colin Delfosse

Ce photographe présente l’incroyable lutte quotidienne que mènent plus de 2000 femmes kurdes pour la liberté de leur peuple.  Dans les maquis du Kurdistan, elles sont armées et s’entrainent pour combattre au nom de leurs idéaux.  Combattantes pour leur liberté au Kurdistan, terroristes en Europe et aux Etats-Unis, Colin Delfosse raconte en image la lutte de ces femmes kurdes. Colin Delfosse fait partie du collectif « Out Of Focus« .

Colin Delfosse – Amazones du PKK

Anne-Sophie Costenoble

« Portrait de campagne » est une série qui m’a beaucoup touché. Beaucoup de gros plans très forts, Anne-Sophie s’est centré sur les détails qui essaie de rendre compte de la mutation que connaît l’agriculture familiale de nos régions.  Ce type de métier qui est voué à disparaître suite aux objectifs et pressions économiques.

Valérie Adams-B

Dans cette série, Valérie m’a plongé dans les couleurs et les émotions. Entre flou, réel et irréalité, ces photographies originales sont interpellantes tant sur le plan de l’image que sur le support utilisé.

David Marlé

Le prix du public

En plus d’une vision au Musée de la Photographie, les visiteurs ont le privilège de décerner son « prix du public » à l’aide d’un bulletin de vote.  Je vous invite à faire le déplacement et à jouer le jeu de l’observation, du plaisir de donner son avis sur les seize artistes sélectionnés.  Il est évidemment inconcevable de faire le parcours sans se munir de la brochure explicative qui informe sur le visiteur sur la démarche artistique de chaque photographe. A vos crayons !

Date : jusqu’au 19 septembre 2010.

Lieu : Musée de la Photographie à Mont-Sur-Marchienne (BE)

Livre sur la retouche photo en téléchargement libre

L’auteur Christophe Aubry propose gratuitement son livre sur la retouche photo avec Photoshop CS3. Une aubaine car la majorité des fonctions sont identiques aux nouvelles versions !

Rien d’illégal dans cette proposition de maîtrise du logiciel Adobe Photoshop CS3.  Christophe Aubry, auteurs de livres dans le domaine des arts graphiques, met à la disposition de la communauté de photographes un de ses livres sur la retouche photo.

On n’hésite pas !

Il ne faut pas se berner,  les superbes photos que vous pouvez voir en presse, sur le web sont retouchées pour atteindre une certaine perfection voulue par la société « artistique » moderne de consommation. Ce débat sur la perfection est discutable en terme artistique – Qu’est-ce qu’une photographie parfaite finalement ? -, je ne parlerai pas de cette question essentielle dans cet article.

Revenons à nos moutons, les plus belles corrections sont celles que nous ne pouvons pas percevoir. Ce livre a dans l’optique de partager des trucs et astuces aux photographes amateurs et professionnels pour réaliser leurs retouches de manière simple et guidée. Je ne présenterai pas Adobe Photoshop, leader incontesté des manipulations picturales mais il convient de savoir utiliser ce logiciel avec intelligence, parcimonie et goût.

L’apprentissage des calques, des réglages de bases ou experts, la fusion hdr ou la maîtrise du noir et blanc numérique, tout est ici et en libre circulation.  Pourquoi ne pas en profiter ?

–>  Lien de téléchargement et site de l’auteur <–

Robert Capa

Pour qu’une photographie ait le style Capa, il faut qu’elle soit prise au plus près de l’Homme et de l’action. Il s’intéresse à l’éphémère de la vie, aux instants fragiles d’une existence.

Endre Ernö Friedmann est né à Budapest. Il découvrit la photographie au côté d’un photographe moderniste reconnu bien plus tard aux Pays-Bas.

Dans les années 30, Endre se destine au journalisme mais les difficultés financières et matérielles le poussent vers la photographie. Il travaille donc pour quelques agences. Il va photographier Trotsky lors de sa conférence à Copenhague en 1932 par exemple.

Avec l’arrivée au pouvoir des nazis, il va s’installer en France. C’est en 1936 qu’il s’établira comme photographe grâce à l’aide de ses amis. Il s’invente le nom de Robert Capa. Robert provenant de l’acteur Robert Taylor, Capa venant de l’adaptation du nom du cinéaste Franck Capra.

En 1938, Robert Capa est reconnu pour être le plus grand photographe de guerre du monde et un fervent démocrate.

Robert Capa meurt sur une mine en Indochine en 1954. Après sa mort, il sera reconnu comme le premier jeune romantique de la photographie.

Dans toutes ses photographies, il tente de prendre l’instant où l’Homme fait face au danger et parfois à la mort, à la vérité. Pour cela il faut que le photographe soit le plus près possible du danger. Robert Capa disait même : « Si ta photo n’est pas bonne, c’est que tu n’étais pas assez près ».

Chartres, Femme tondue pour avoir eu un enfant d’un soldat allemand (Robert Capa, 1944)

Le reportage dans les années 30

Au cours des années 1930, le reportage a un aspect filmique. Les photographes de l’époque savent que les clichés présentés dans un article doivent avoir un lien étroit entre eux. Les photographies n’était que des extraits d’un évènement particulier. Une situation était reconnue comme urgente à partir du moment où les photographies étaient quelques fragments d’une situation. Plus les photos étaient fragmentaires, plus la situation illustrée était urgente.

Les photographies de Robert Capa sont devenues une réelle révélation pour la profession en 1938. Prises au coeur des choses, au sein d’un évènement bien précis, Robert Capa réussit à montrer son talent de photographe reporter.

Entre les problèmes de visa et de papiers, les situations délicates en temps de guerre, les agences qui aimaient tout contrôler, les photographes travaillant sur des fronts lointains et ayant des difficultés de faire parvenir leurs clichés, la vie des photographes reporters étaient semées d’embûches.

Les querelles entre les agences et le sujet délicat de la propriété des droits des clichés, Robert Capa sera l’un des fondateurs de l’agence coopérative Magnum en 1947 avec Henri Cartier-Bresson, George Rodger et David Seymour.

Tendance humaniste

Robert Capa va contribuer à la tendance humaniste de la photographie d’après-guerre. Capa présentera la guerre et toute la logistique qui l’entoure. Il montrera l’évacuation des blessés, les soldats faisant une pause cigarette par exemple. Il renforce le côté humain dans ses reportages.

Il renforcera cette tendance dès la création de l‘agence Magnum avec son premier reportage sur des familles de fermiers à travers le monde.

Madrid 1936 / Guerre civile espagnole

Documentaire vidéo

Documentaire en 3 parties sur la vie de Robert Capa : Partie 1, partie 2 et partie 3

Henri Cartier-Bresson

C’est par une économie de moyens et surtout un oubli de soi-même que l’on arrive à la simplicité d’expression.

Le photographe Henri Cartier-Bresson est synonyme de la photographie moderne. A ses débuts, il est passionné par la peinture. Il étudie donc cette expression artistique tout en commençant la photographie.

De 1931 à 1933, il parcoure l’Europe avec son appareil photo. Il couvrira les grandes agitations sociales en Espagne par exemple. C’est en 1933 qu’il propose sa première exposition dans une galerie new-yorkaise.

Le surréalisme

Les surréalistes photographiques essaient de décrire l’hystérie, l’extase et le rêve. En 1928, Henri Cartier-Bresson essaie de figurer l’esprit ou son état. A la fin des années 20, les photographes modernistes prennent des machines, des pianos ou des schémas de rue vues en contreplongée par exemple.

L’innovation de Henri Cartier-Bresson est qu’il va établir un lien, combiner ces décors avec la figure humaine. Il va lier significativement décors schématiques et figure humaine.

Bresson d’après Julien Levy

Les clichés de Cartier-Bresson sont « septiques » d’après son ami Julien Levy car Henri Cartier-Bresson a une idée « rude et crue » de la photographie. C’est un homme qui ne voit aucune utilité à théoriser son art. Cela fait de lui un « artiste sincère et modeste. »

La photographie doit soulager les humains de leur propre réalité

Les photographies du début de Cartier-Bresson mettent en scène le destin. L’art photographique devait beaucoup à la chance. Cette chance d’être au bon endroit au bon moment. Au début des années 30, la photographie rentre dans un courant philosophique où la réalité doit-être présentée avec poésie.

Henri Cartier-Bresson sait que ses reportages d’actualité en Espagne n’entrent pas dans ce courant philosophique. Il y montre des foules, habitants typiques ou fragments de paysage. Bref, il présente la réalité sans poésie.

Pour compenser ces photographies-là, il va réaliser des photos plus poétiques qui rentrent dans le cadre philosophique de l’époque qui est : « l’art et la science ont pour objectif de créer un monde imaginaire qui soulage les humains de la réalité. »

A partir de 1936, Henri Cartier-Bresson se donne comme tâche journalistique et artistique de prendre des images structurées sur des thèmes d’actualité. Avant cette date, il se contentaient d’enchaîner les photos sans réelles structure entre elles.

La photographie d’après-guerre

Après 1945, les photographes essaient d’exprimer le déplacement et parfois l‘histoire en marche. Les photographes essaient d’exprimer la continuité de l’histoire difficile à comprendre. Ils deviennent à peu à peu des témoins. Les photographes essaient d’exprimer le désarroi de certains évènements ainsi que celui des participants involontaires. Ex : un mendiant en pleine révolution communiste. Il est participant d’un moment important de l’histoire mais il ne fait que sentir que quelque chose se passe.

Pour Cartier-Bresson, le témoin est un étranger aux évènements. Cette nouvelle idée va s’imposer.

En décembre 1948, le magasine Life envoie Cartier-Bresson en Chine pour illustrer la transition du Kuomintang aux règles communistes. La photo capture le trouble provoqué par le crash monétaire de ce mois, quand la valeur du papier monnaie chuta à pic et que le Kuomintang décida de distribuer 40g d’or par personne. Des milliers attendent en ligne pendant des heures, alors que la police ne fait office que de maintien de l’ordre symbolique, engendrant des dizaines de morts par suffocation. Cartier-Bresson immortalise adroitement le désespoir et la claustrophobie de la scène, en compressant la foule dans un cadre étroit alors qu’elle se presse pour atteindre la banque au delà du coin droit de l’image.

La création de l’agence Magnum

En 1947, il fonde l’agence Magnum avec Robert Capa, George Rodger et David Seymour.

Ce que Henri pense de la vision artistique de Cartier-Bresson

La photographie « fabriquée » ou mise en scène ne me concerne pas. Et si je porte un jugement, ce ne peut être que d’ordre psychologique et sociologique.

Il y a ceux qui font des photographies arrangées au préalable et ceux qui vont à la découverte de l’image et la saisissent.  L’appareil photographique est pour moi une carnet de croquis, l’instrument de l’intuition et de la spontanéité, le maître de l’instant qui, en termes visuels, questionne et décide à la fois.

Pour signifier le monde, il faut se sentir impliqué dans ce que l’on découpe à travers le viseur. Cette attitude exige de la concentration, de la sensibilité, un sens de la géométrie. C’est par une économie de moyen et surtout un oubli de soi-même que l’on arrive à la simplicité d’expression.

Photographier : c’est retenir son souffle quand toutes nos facultés convergent pour capter la réalité fuyante ; c’est alors que la saisie d’une image est d’une grande joie physique et intellectuelle.

Photographier : c’est dans un même instant et une fraction de seconde reconnaître un fait et l’organisation rigoureuse des formes perçues visuellement qui expriment et signifient ce fait.

Photographier, c’est mettre sur la même ligne de mire la tête, l’oeil et le coeur. C’est une façon de vivre.

En ce qui me concerne, photographier, est un moyen de comprendre qui ne peut se séparer des autres moyens d’expression visuelle. C’est une façon de crier, de se libérer, non pas de prouver ni d’affirmer sa propre originalité. C’est une façon de vivre.