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La construction d’une démarche photographique par le prisme du Polaroid (partie 2)

L’appareil SX-70 pliant restera une figure emblématique de la marque Polaroid. Mais qu’en est-il du lien entre l’outil et une évolution de sa propre conception de la photographie ?

Avec une naissance en 1972, dans une époque où l’expérimentation et la créativité sont encouragées par la firme, le boîtier SX-70 marquera l’histoire de la photographie.

Avant les années 70, les appareils Polaroid prennent un peu de place face au SX-70 pliant. Ils seront considérés comme faisant partie des premiers reflex de type réellement pliable et portable.

J’ai fait l’acquisition du modèle de 1978 équipé d’un autofocus et d’un sonar greffé sur le haut de l’appareil. Pour certains puristes, son esthétisme ne fait pas l’unanimité à cause du « nid d’abeilles » qui prend un peu de place face à son aîné SX-70 dont l’Alpha 1 de 1977.

Evidemment, nous parlons de matériel mais il est indéniable qu’un boîtier reste un simple outil dans la construction de son identité photographique.

Je n’essaierai pas de vous vendre tel ou tel produit et je ne rentrerai pas dans une technique poussée sur l’appareil (d’autres sites font cela mieux que moi). Par contre, qu’est-ce que je recherche par l’utilisation d’un tel procédé ? Quelles réflexions animent mon esprit ?

La maturation Polaroid au service de sa démarche photographique

Avec cet intertitre, essayons d’oublier les aspects techniques, la sensualité du matériel, le charme de la nostalgie ou un effet de mode mal placé. Utiliser un appareil de ce type est, avant tout, avoir réfléchi sur sa manière de travailler, se donner une nouveau questionnement autour de sa conception photographique.

Ce petit carré que l’on nomme Polaroid fait partie intégrante d’un agencement spatial qui essaie de valoriser une série photographique prédéfinie qui va en accord avec votre réflexion sur votre manière de faire. Pourquoi un tel format ? Voici déjà l’une des premières questions que je me suis posée lorsque j’ai décidé de construire une série autour de ce carré.

Vais-je choisir le noir et blanc ? La couleur ? Travailler avec un cadre spécial ou garder le blanc mythique du Polaroid ? Vais-je utiliser un filtre coloré en adéquation avec la vision que j’ai envie de retranscrire ?

Le Polaroid est une impression chimique d’une lumière qui s’écrase entre deux rouleaux. C’est un spectre lumineux qui devient réel. C’est le fantasme d’une idée visuelle que je capte avec mon oeil dans le viseur. Celle-ci s’imprime grâce à une relation entre concret et abstrait.

Chaque Polaroid a sa propre identité inscrite dans sa chimie. Evidemment, ils sont construits de manière identique mais il existe dans chaque chimie une infime partie qui diffère les uns des autres.  Ils se ressemblent mais sont tous différents.

La beauté d’une démarche avec un Polaroid, c’est que chaque photographie est unique. Dans l’univers, il n’existe pas d’autres représentations réelles de votre photographie. Le Polaroid est précieux car unique. Vous pouvez le scanner et en garder une trace numérique mais son faux jumeau n’est qu’une pâle copie électrique du mélange « chimie-lumière » que vous tiendrez entre vos mains.

Fanzine « TROUBLE » // Polaroid « Impossible Project »

Je vous invite à consulter un travail que j’ai réalisé à l’aide d’émulsions « Impossible Project » spécifiques pour le second opus de mon fanzine papier « TROUBLE« . Je voulais porter une réflexion sur l’identité à travers le prisme du tatouage dans la ville de Charleroi en Belgique.

Voici une partie du manifeste que j’avais écrit pour l’occasion et qui retranscrit ce que je ressens lorsque je travaille au Polaroid.

« …La chimie d’un polaroid est tellement égoïste. Lorsque le rouleau collabore au développement de la photographie, celle-ci est capricieuse, indomptable. La polarisation tolère la projection de mon fantasme par le biais d’un procédé mécanique… »

Dans quoi est-ce que je m’engage lorsque je travaille avec ce type de format ?

Travailler au Polaroid n’est pas aussi aisé que ce que l’inconscient collectif laisse supposer. Il y a énormément d’éléments qui font partie intégrante du processus et acceptés complètement lors de la construction d’une démarche par le photographe.

Je pose donc les éléments à prendre en compte. Ce ne sont pas des points négatifs ou positifs. Ils font partie intégrante de la vision de ce type de format.

Posons la première balise incontournable : le prix. Cela a un coût de travailler avec ce format. Le prix est en lien avec l’objet unique que vous tenez entre les mains.

Fanzine « TROUBLE » // Polaroid « Impossible Project »

Une cassette de 8 photographies tourne entre 16€ et 22€ pour les plus récentes. Le Polaroid coûte donc entre 2€ et 3€.  Evidemment, la firme Impossible Project rebaptisée Polaroid Originals en 2017 propose certaines collections éphémères dont les prix explosent lorsque la rupture des stocks est signalée. Pour ceux qui désireraient travailler avec une chambre photographique 8×10, le prix de base est de 180€ pour les 10 tirages.

La seconde chose à prendre en compte est la sensibilité et la fragilité d’un Polaroid. Cela n’est pas une contrainte car, comme expliqué plus haut, certains photographes très connus utilisent cette fragilité au sein même de leur démarche : traces de doigts, déchirures, chimie qui a gelé, chaleur,… C’est un point à prendre en compte en lien avec le prix de chaque tirage unique.

Je pourrais terminer par les essais infructueux liés à la surexposition, la mise au point, l’assombrissement,… mais avec le temps, ceux-ci feront partie intégrante de votre démarche.

Par contre, en guise de conclusion, je n’insisterai jamais assez sur le fait qu’une photographie se réfléchit au niveau des contraintes mécaniques. L’appareil reste un outil et ne doit pas décider à votre place. Quel rendu je désire ? La lumière provoquera-t-elle une surexposition que je ne désire pas ? Que choisir face à ce contraste ? Faites donc travailler votre cerveau en observant ce qui se passe autour de vous d’un point de vue lumière. L’apprentissage par l’erreur est une bonne école mais sachez qu’ici elle a un coût.


Dossier et réflexions autour de Polaroid
Réflexions menées en 2011 autour de Polaroid

Quelques idées autour de la création d’un fanzine de 8 pages

Un retour au concret qui est complètement en adéquation avec l’essence de mon travail photographique dans l’utilisation de pellicules. De nouvelles perspectives avec un simple bout de papier.

… Popularisé par le mouvement punk… Un fanzine est un « journal libre », souvent sans existence officielle, publié sous l’égide du « Faites-le vous-même », souvent spécialisé, qui n’est soumis à aucun impératif de vente et que l’on se procure facilement. Souvent militant dans le champ culturel, l’esprit des fanzines se retrouve dans le slogan : « Ne critiquez pas les médias, soyez les médias. » … (Wikipédia)

Initiation sur l’art du fanzine (avec une simple feuille A4) pendant un atelier créatif dans le cadre du festival « Livresse » au Vecteur à Charleroi avec les membres de « Jean Guichon Editeur« .

Une démarche intéressante qui ouvre de multiples possibilités dans la diffusion, la réalisation et la créativité.

Une feuille A4 et aucune limite.

#Do It Yourself #DIY

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Vecteur : http://vecteur.be/ 
Jean Guichont Editeur : http://www.jeanguichon.com/

Introduction à l’Horizon 202 

Faire l’acquisition d’un appareil panoramique argentique permet d’élargir sa vision de la photographie tout en apportant des contraintes énormes en terme de lecture d’une image.

Pour les curieux, je vous invite à regarder la vidéo ci-dessous autour de cet appareil.

Un appareil qui possède un véritable charme et que j’aime utiliser avec parcimonie et plaisir.

J’ai réalisé quelques clichés lors d’une réflexion personnelle sur la ville de Charleroi (Belgique). Si la curiosité vous en dit, vous pouvez les découvrir ici et .


Pour aller plus loin, je vous invite à découvrir ces photographies argentiques panoramique de groupe.

 

Vers un hommage à Quentin Dupieux et la naissance d’un fanzine papier

En partant d’un projet satirique, qui s’inspirant librement du réalisateur Quentin Dupieux, le fanzine papier #ZINE allait naître.

Dimanche surréaliste pour rendre hommage au réalisateur Quentin Dupieux (poke Donald Van Cardwell) // Photo : Thomas Van Den Driessche — à Charleroi, avec Jérôme Considérant et Nicolas Schmidt.

Hommage à Quentin Dupieux
Hommage à Quentin Dupieux
Making of - H.Quentin Dupieux
Making of – H.Quentin Dupieux

Pour en savoir plus :